Année :
2007
Genre : En Français dans le texte
Durée: 1h00 + 1h15
Avec:
Nana Kasai
(Anju / C'Est Reine No Hoshi)
Momoko Tani
(Luna / Kuroi Amaryllis)
Ayaka Tsuji
(Elle)

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"Pourquoi s'enquiquiner à inventer un concept quand on peut copier ceux des autres?" Telle semble être la devise de ZEN PICTURES, firme spécialisé dans les adaptations officieuses et sexy. Avec C'EST REINE NO HOSHI, on passe cependant à la vitesse supérieure, puisque ce diptyque est librement inspiré d'un anime lui-même librement inspiré d'un film français.




Au commencement était en effet LA TULIPE NOIRE, un justicier incarné au cinéma par Alain Delon et largement inspiré du célèbre Zorro, à la différence que cet imitateur agissait en France, pendant la Révolution. Cette période de notre histoire exerçant une certaine fascination sur le public japonais, le studio SUNRISE allait s'inspirer de ce film pour créer LA SEINE NO HOSHI (l'Etoile de la Seine), dont l'héroïne était une religieuse qui devenait une justicière masquée en s'inspirant de la Tulipe Noire, dont elle devenait la partenaire semi-régulière. D'ailleurs, au moment de diffuser l'anime en France, les traducteurs ne se cassèrent guère la tête et renommèrent la série LA TULIPE NOIRE (tandis que l'héroïne était rebaptisée L'Epée de la Liberté), amenant les spectateurs de l'époque à se demander pourquoi l'histoire se concentrait sur celle qui était censée être la sidekick du personnage-titre.



Le jeu des 7 différences.


C'EST REINE NO HOSHI est donc une adaptation officieuse de LA SEINE NO HOSHI mais, si elle en reprend certaines caractéristiques, elle s'éloigne beaucoup de son modèle. Ainsi, à cause de l'impossibilité de reproduire fidèlement le contexte de la Révolution Française pour des raisons de budget (et, je suppose, de faible documentation), l'action est transposée dans un pays fictif et à une époque indéterminée. Toutefois, pour rendre hommage à la lointaine origine française de ces deux métrages, les noms propres francophones y abondent.



Des décors en stock-shots véritables.


Ainsi, l'action se passe dans le royaume de L'Hexagone (en Français dans le texte), autrefois dirigé par le bon roi Soleil (en Français dans le texte) qui fut remplacé par le tyrannique Elbite à la suite d'un coup d'état (en Français dans le texte, l'expression faisant réellement partie du vocabulaire japonais).



Il y a des dictateurs qui font pale figure, Elbite fait plutôt Palpatine.


Des méchants tellement méchants qu'ils n'hésitent pas à s'attaquer à des hommes d'église.


Oui, j'ai bien dit HOMMES d'église.


Ce qu'Elbite ignore, c'est qu'Anju, la fille de Soleil a survécu à ce coup d'état et qu'elle se cache depuis sous des habits religieux, quand elle ne lutte pas contre les troupes du tyran sous l'identité de C'Est Reine No Hoshi (l'étoile de c'est reine, ce qui ne veut absolument rien dire; d'ailleurs la version anglophone du site de Zen Pictures la rebaptise "Selene No Hoshi" mais c'est bien "C'est Reine" qui est indiqué sur la jacquette), justicière masquée reprenant assez fidèlement le costume de La Seine No Hoshi, y compris son béret décoré d'une étoile, qui évoque plus Che Guevara que les Sans-Culottes.



Zorrote est arrivée.


Celui qui a dit qu'il n'y avait pas l'ombre d'un plan-caméra a parlé trop vite.


Dans sa lutte contre Elbite, C'Est Reine No Hoshi est parfois aidée par Elle, une jeune orpheline amie d'Anju mais ignorant sa double identité, et surtout par un autre justicier dont elle va rapidement tomber amoureuse: le mystérieux Kuroi Amaryllis (l'Amaryllis Noir), leader de la Résistance (toujours en Français dans le texte) et spécialiste des disparitions à base de bombinette à fumée. Ce personnage est bien sûr inspiré de la Tulipe Noire mais la situation est inversée par rapport au manga: ici, c'est Kuroi Amaryllis qui s'inspire de C'est Reine No Hoshi pour devenir un justicier masqué.



Elle, c'est Elle.


Mais siiiii, c'est une église: il y a une croix, des cierges, une religieuse et des personnes qui prient à l'arrière-plan.


Bon, avec ce stock-shot de vitrail (pas au même format que le reste du film), c'est plus évident.


Pour se débarrasser de ces deux empêcheurs de tyranniser en rond, Elbite fait appel à la sorcière Toile (en Fran... bon, vous connaissez, à force). Au cours d'un combat, celle-ci parvient à empoisonner Kuroi Amaryllis. Si C'est Reine No Hoshi réussit à le soigner, Kuroi Amaryllis reste imprégné de l'odeur du poison, ce qui permettra à Toile de le reconnaître sous sa véritable identité: Luna, LA propre secrétaire d'Elbite.



Toile a une araignée au plafond.


C'est une spécialiste du déguisement.


Son arme de prédilection: les araignées empoisonnées.


Seruban, le big bad boss du premier opus.


Ici se situe d'ailleurs un petit problème. Depuis PRINCESSE SAPHIR, le travestivisme d'une femme en homme est un thème récurrent des fictions japonaises, mais s'il reste crédible dans un manga ou un anime, il l'est beaucoup moins dans une oeuvre live. Certes, Momoko Tani, qui interprète le rôle de Kuroi Amaryllis, possède un visage assez androgyne mais entre son maquillage, ses ongles manucurés et sa combinaison ultra-moulante qui ne cache rien de son anatomie (même si, quand elle ne se bat pas, elle s'efforce de porter sa cape de manière à cacher ses seins), le fait que personne ne se rende compte qu'elle est une femme semble indiquer que tout les habitants de L'Hexagone ont de sérieux problèmes de vue … mais aussi d'audition, sa voix non-plus n'ayant rien de masculin.



Si étrange que ça puisse paraître, tout le monde la prend pour un homme.


Même l'héroïne s'y laisse prendre (désolé, les gars, elles ne vont pas plus loin que ça).


Sa silhouette est pourtant indiscutablement féminine.


Quoi qu'il en soit, après quelques difficultés pour convaincre Elbite ("Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Qu'est-ce que tu racontes? Kuroi Amaryllis est un homme. Et Luna est une femme, non?"), Toile se servira de sa connaissance de la véritable identité de Kuroi Amaryllis pour l'attirer dans un piège et la capturer, ainsi que C'est Reine No Hoshi. Nos deux héroïnes se retrouvent alors dans une situation d'autant plus désespérée qu'Elbite se révèle être un démon invulnérable. Comment parviendront-elles à le vaincre? Je préfère vous laisser le plaisir de la surprise. Sachez seulement qu'elles devront leur victoire à un deus ex-machina … Littéralement!



Leurs noms, elles les signent à la pointe de l'épée, d'un faux-raccord en haut à droite.


ZEN PICTURES assurant la promotion de leurs films (allégorie).


Malgré des longueurs, C'EST REINE NO HOSHI constitue un spectacle savoureux avec son héroïne dont les habits d'homme trompent tout le monde sauf le spectateur, sa conclusion aussi surprenante que nawak, et surtout les nombreux termes francophones qui émaillent le scénario. On connaissait le principe de l'américanisation du produit, ensemble d'astuces visant à déguiser un film étranger en film américain, C'EST REINE NO HOSHI est le premier cas connu de francisation du produit.



Le traducteur automatique a encore frappé!


Le traducteur automatique est en progrès.

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