Année :
2005
Genre : Le film d'arts martiaux en 10 clichés.
Durée: 1 h 07
Avec:
Towa Aino
(Yûki)
Nami Hanada
(cascades)

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Sous le nom de KAKUTÔ BISHÔJO se cache Yûki, la première héroïne non super-héroïque de ZEN PICTURES qui s'essayait là au film d'arts martiaux. L'originalité n'était cependant pas au rendez-vous. A preuve, le scénario qui peut se résumer en 10 clichés du genre.


1°) Yûki, une experte en arts martiaux ayant le coeur sur la main, prend la défense d'un humble restaurateur victime de méchants racketteurs déguisés en soldats de Shocker (L'organisation ennemie du premier KAMEN RIDER).


Au Japon, on peut se balader déguisé en Shocker sans
se retrouver à l'hôpital psychiatrique le plus proche.


La gratitude n'excluant pas le sens des affaires, l'humble restaurateur
rappelle à Yûki qu'elle a la bagatelle de cinq plats du jour à payer.


Une séance de plonge plus tard, Yûki est engagée par l'humble restaurateur.


A partir de ce jour, les clients abondent.


On se demande vraiment pourquoi.

2°) L'arrogante Yûki reçoit une leçon d'humilité d'un type plus balaise qu'elle en arts martiaux (engagé, bien entendu, par les méchants racketteurs pour se venger).


Au Japon, on peut se balader déguisé en Arafat sans se faire foutre de sa gueule.

3°) L'humble restaurateur est en réalité un maître en arts martiaux qui tire Yûki de ce mauvais pas.


Spécialités du chef: tartes, pêches, marrons et yeux pochés.

4°) Le chef des racketteurs est un ancien élève de l'humble restaurateur ayant mal tourné (l'élève, pas le maître). On ne le verra cependant jamais faire preuve de la moindre connaissance en arts martiaux.


Pour éviter le cliché du méchant avec une main
artificielle, le scénariste lui en donne deux.


Ce qui le gêne d'ailleurs beaucoup pour fumer.

5°) L'humble restaurateur accepte, après quelques réticences, de prendre Yûki comme élève.


Toi aussi, devient un maître en arts martiaux grâce à quelques exercices simples.

6°) Un étranger, super-maître en arts martiaux, arrive en ville avec l'intention de se mesurer à Yûki. Il prouvera entretemps sa supériorité en mettant K.O. l'humble restaurateur en quelques secondes.


La preuve que c'est un étranger : c'est le seul
personnage du film qui s'habille normalement.

7°) Les racketteurs enlèvent l'humble restaurateur pour obliger Yûki à affronter le super-maître.


Un vieil homme en détresse, ça change de la jeune fille en détresse.

8°) Alors qu'un des méchants s'apprête à tuer Yûki par traîtrise, le super-maître le tue car il veut affronter lui-même Yûki "à la loyale".


Ah, le fourbe !

9°) Le combat final est complètement en défaveur de Yûki, mais au dernier moment, elle se ressaisit et bat son invincible adversaire… d'un seul coup de poing! Tout l'art de décrédibiliser en quelques secondes le boss de fin de partie!


Par la colère du flamant rose !

10°) Fin. (Comment ça, "c'est pas un cliché?" Vous avez souvent vu un film sans fin, vous?)


Le figurant involontaire, un grand classique.

Vous noterez que je ne vous ai pas encore parlé de l'actrice principale, Towa Aino. KAKUTÔ BISHÔJO pouvant se traduire par "Beauté combattante", la logique voudrait que l'on choisisse pour le rôle titre une actrice aussi jolie que bonne combattante. Saluons donc le talent du directeur de casting qui a réussi l'exploit de prendre une actrice qui n'est ni l'un, ni l'autre. Affublée des lèvres de Jessica Alba, des seins de Sabrina et des fesses de Jennifer Lopez (il faut aimer, donc …), Towa Aino est plus vulgaire que réellement jolie; même s'il faut reconnaître, pour sa défense, qu'elle n'est pas aidée par les tenues qu'on lui fait porter.


Au Japon, on peut se balader dans cette tenue sans se faire violer tous les 10 m.

Pas vraiment "bishôjo", donc; mais en ce qui concerne le "kakutô", c'est karrément katastrophique! Lors du tournage, on en était encore à l'époque où ZEN PICTURES confiant l'ensemble des scènes d'action de ses films à la cascadeuse Nami Hanada. Le problème ne vient pas de ses prouesses physiques, qui auraient plutôt tendance à tirer le film vers le haut, mais du fait que, très typée (et même très jolie, soit dit en passant), il est impossible, dans 99 % des cas, de la confondre avec Towa, et ce malgré des ruses de sioux consistant à insérer le plus souvent possible des gros plans de l'actrice principale au milieu des combats, ou à cadrer Nami "à la Jivaro" quand cela est possible. Le comble, c'est que même affublée de ce costume hideux, Nami Hanada est nettement plus sexy que l'actrice. Ajoutons à cela le fait que Towa n'est pas très bonne comédienne et on se demande s'il n'aurait pas mieux valu confier directement le rôle à Nami.


A la rigueur, de loin et sans lunettes, on peut les confondre.


Dans certaines scènes, c'est encore plus flagrant :
elles ne portent même pas la même tenue !

Mais c'est encore pire quand on demande à la pauvre Towa de se battre elle-même! Son manque de connaissances en arts martiaux saute aux yeux lors de sa séance d'entraînement où elle peine à reproduire les mouvements de son mentor, lequel reste impassible alors qu'elle, a toutes les peines du monde à ne pas éclater de rire. On touchera le fond lors du combat final l'opposant au super-maître en arts martiaux: Towa Aino exécutant cette fois toute la scène elle-même, ce qui s'annonçait comme un combat anthologique, véritable point d'orgue du film, se révèle d'une pitoyable mollesse.


Un effet spécial qui ne sert à rien, sinon à faire joli.

Entre l'absence d'originalité du scénario, les tenues surréalistes des différents personnages (qui le sont d'autant plus que personne ne semble s'en étonner) et la monumentale erreur de casting que constitue l'actrice principale, KAKUTÔ BISHÔJO représente un grand moment de comique involontaire pas désagréable du tout à regarder, même si les scènes de combat de Nami Hanada relèvent nettement le niveau.


Yûki faisant taire les critiques (allégorie).

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