Année :
2008
Genre : 0 garçons, 3 filles, 2 possibilités.
Durée: 1 h 15

Avec:
Aya Katoo
(Sakura)
Marina Ooki
(Harumi)
Isa Aoki
(Yuko)

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C'est bien connu, et c'est même un des arguments préférés des nippophobes: au Japon, pays du lolicon (lolita complex = attirance des hommes âgés pour des filles très jeunes), les uniformes de lycéennes sont un summum du fétichisme (appelé "bura-sera", déformation de "bloomer sailor"). L'entertainment japonais surfe évidemment souvent sur cette tendance, avec des résultats pas toujours du meilleur goût, il faut bien l'avouer. Coproduit par Cream, un magazine spécialisé dans le genre, Junsui Rhapsody – Sakura No Tsubomi repose justement sur cette passion des Japonais pour les lycéennes (ainsi que pour les titres ésotériques à rallonge) mais n'est pas dénué de quelques qualités qui font la différence.




A priori, pourtant, rien de bien nouveau sous le soleil levant: on suit une classe de 16 élèves féminines entre cours, sports, jeux, blagues de potaches et discussion sur leur avenir, l'amitié, les garçons et le sexe (mais pas sur leur prochaine grêve, un autre exemple du décalage culturel entre la France et le Japon). Pour un peu, on se croirait dans un programme de télé-réalité. D'ailleurs, je soupçonne fort une grande part d'impro de la part des actrices. Signalons en outre que, l'autre grand fétichisme japonais après les uniformes d'écolières étant les petites culottes, le réalisateur élève le plan petit-bateau au rang d'exercice de style: toutes les excuses sont bonnes pour nous révéler les dessous des actrices, et quand il ne trouve pas d'excuse, il nous les montre quand même!



C'est moi ou il fait chaud, d'un seul coup?


Cours de littérature.


Cours de danse.


Cours de ... Heu, de twister?


Et histoire de respecter les quotas de maillots de bain: cours de natation!


S'il n'y avait que ça, le film ne serait qu'un épisode du Loft croisé avec un catalogue de lingerie; mais il y a tout de même une intrigue tournant autour de trois copines: Harumi, Yuko et Sakura. Sakura? Tout s'explique! Sakura est tout simplement le "cerisier" du titre et le "bourgeon" symbolise l'adolescence, la puberté ... Par contre, pour la "rhapsodie", je sèche un peu.



Le hobby de Sakura: confectionner des colliers pour l'élue de son coeur.


Sakura, donc, est une élève très réservée. Tellement réservée qu'elle n'arrive pas à officialiser ses sentiments pour Harumi, dont elle est amoureuse. Histoire de compliquer encore les choses, Yuko a elle-aussi des vues sur Harumi. Bref, on nage (surtout dans le passage à la piscine) en plein triangle amoureux. Certes, en mettant bout-à-bout les scènes relatives à cette intrigue amoureuse, on obtiendrait à peine la durée d'un épisode d'Hélène & Les Garçons (quand on a connu la série, on est très tenté d'omettre la cédille) et le "scénario" semble sortir d'un de ces romans-photos qui fleurissent dans les magazines pour midinettes ados, mais auquel on aurait enlevé le manichéisme, les clichés et les personnages caricaturaux, ce qui en relève déjà pas mal le niveau.



Que regarde donc Sakura?


La chemise d'Harumi?


Ou ce qu'il y a dessous?


Autre point positif: le traitement de l'homosexualité féminine, jamais scabreux ni caricatural mais la présentant comme une chose naturelle, innocente, romantique ... Bref, de la même façon qu'on représenterait une relation hétérosexuelle. Et même une relation assez chaste, les héroïnes se contentant de quelques baisers ou, au maximum, de s'effleurer les seins. Niveau "érotisme" (un bien grand mot), on est plus proche du Petit Spirou que de Druuna, ce qui vaut mieux, vu l'âge de certaines des actrices. En outre, là ou d'autres fictions sur le thème de l'homosexualité féminine ont une fâcheuse tendance à "masculiniser" les lesbiennes (par exemple, Xena, Bound ou Gazon Maudit, ce qui n'enlève rien à leur qualité), elles gardent ici toute leur féminité.



Sakura, Harumi et Yuko: 3 filles, 2 possiblités.


En amour, le bonheur des unes ...


... fait le malheur de l'autre.


Junsui Rhapsody – Sakura No Tsubomi a beau avoir été avant tout conçu pour satisfaire les fétichistes des lycéennes, il a le mérite de nous offrir une vision de l'homosexualité bien plus naturelle que ce à quoi on est habitué sous nos latitudes. Il est vrai que les japonais sont beaucoup plus à l'aise que nous pour raconter des histoires d'homosexualité masculine (yaoi) ou féminine (yuri), mais c'est quand même un comble que ce soit un film aussi "fan service" qui donne l'exemple!



En Français dans le texte.

Toku-Actrice(s) :