Mon premier est un salaryman frustré et rêveur qui a souvent du mal à différencier ses fantasmes de la réalité. Mon deuxième est une aspirante actrice candide trop sexy pour son propre bien. Mon troisième est un appartement convoité par les deux. Mon tout est une comédie romantique loufoque teintée d'érotisme sous forme de série télévisée adaptée de son propre manga par Shôko Kashida.
Non mais, dites donc! Vous pourriez attendre qu'on ait fini de se maquiller avant de commencer à lire!
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Employé dans une entreprise fabriquant des articles de sport et marié depuis 4 ans à une épouse acariâtre et narcissique, Kôichi Misawa a de grands besoins d'évasion et se laisse convaincre par trois de ses collègues de louer un appartement commun où ils pourraient se rendre à chaque fois qu'ils ont envie de s'isoler pour pouvoir faire ce dont ils ont envie, une "seconde maison" en somme.
Entre son épouse ...
... et son patron ...
... étonnez-vous que Kôichi ait les nerfs qui craquent!
Chaque épisode se termine par un commentaire de Kôichi apparaissant à l'écran.
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Malheureusement, immédiatement après que Kôichi ait signé les papiers de l'appartement, coiffant ainsi au poteau l'aspirante actrice Aki Nakajima qui le convoitait également, un de ses collègues / colocs est hospitalisé à la suite d'un accident et ne peux plus participer au loyer qui devient du coup trop onéreux pour les autres qui doivent donc renoncer au dernier moment à l'appartement de leurs rêves. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, l'appartement revient donc par défaut à Aki qui, persuadée que Kôichi y a renoncé pour lui faire plaisir, l'invite chez elle pour le remercier.
- Bonjour, je viens pour l'appart. - Trop tard, le monsieur a dit "Prem's!"
Du coup, Aki est contrariée.
Mais finalement, le monsieur lui laisse l'appart.
Du coup, Aki nage dans le bonheur.
Elle invite donc Kôichi chez elle pour le remercier.
Ben oui, c'est soirée cosplay. On te l'avait pas dit?
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D'abord simples amis, ils vont rapidement tomber amoureux et la série va ensuite tourner autour de la question "quand vont-ils franchir le pas?" Et ce ne sont pas les contretemps qui vont manquer: amies débarquant à l'improviste dans l'appart, Kôichi s'imaginant qu'Aki voit un autre homme ou redoutant que leur liaison fasse la une de la presse à scandale quand il n'est pas victime de "problèmes techniques", Aki qui le plaque en apprenant qu'il est marié ou ne veut simplement pas être vue dans les sous-vêtements embarrassants qu'elle porte ce jour-là, producteur exigeant qu'elle rompe pour le bien de sa carrière, etc.
Si Kôichi ne se décide pas rapidement à franchir le pas ...
... il en sera au même point dans 10 ans, c'est-à-dire il y a 3 ans au moment où est rédigé cet article.
La bague au doigt.
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Le héros de cette série est donc un obsédé sexuel dont l'objectif est de tromper sa femme avec une actrice de 11 ans sa cadette et toute la difficulté du scénario est de le rendre malgré tout sympathique aux yeux du spectateur, ce qu'il réussit parfaitement à faire. Déjà, tout obsédé qu'il soit, Kôichi est bien moins pervers que ses collègues et paraît même presque normal par comparaison. Et surtout, on a plus d'une fois l'occasion de constater que c'est un type bien qui aime sincèrement Aki au-delà d'une simple attirance physique: malgré la tentation, il n'abuse pas de la situation quand elle est profondément endormie après une soirée arrosée alors qu'un collègue de sa troupe de théâtre aura bien moins de scrupules quand il sera confronté à la même situation (Il se défendra par la suite en disant qu'il ne l'a pas agressée mais a juste essayé. Comme si c'était mieux!), et quand celle-ci est sur le point de tourner contre son gré dans un film porno après avoir répondu à une annonce piège, Kôichi brave l'ire de son patron en quittant une réunion de travail pour voler à son secours.
Ciel, l'agresseur d'Aki!
Ciel, le producteur d'Aki!
Ciel, le voisin d'Aki!
Une chose en entraînant une autre, ça s'est terminé comme ça.
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Quant à son épouse Keiko, son caractère acariâtre et narcissique font qu'on comprend que Kôichi soit tenté par une relation extraconjugale. Néanmoins, le scénario évite de trop sombrer dans le manichéisme et son sale caractère s'adoucit considérablement dans le dernier quart de la série, nous faisant comprendre que, même s'ils n'étaient clairement pas faits pour vivre ensemble, elle aime sincèrement son mari à sa manière.
Si leur liaison s'ébruitait ...
... l'épouse de Kôichi risquerait de ne pas apprécier ...
... et son patron encore moins.
Pour éviter ça, on va faire disparaître les preuves.
Inutile: quelqu'un finira quand même par trouver la clé du mystère.
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Plus bizarre, en revanche, est le personnage de leur enfant dont je ne vous ai pas encore parlé. Enfin, quand je dis "personnage" ... On entend brièvement pleurer un bébé au début du premier épisode et c'est tout. Oui, je dis bien "tout": on ne le voit jamais et personne ne mentionne son existence durant le reste de la série. C'est tout juste si on remarque parfois dans le décor des jouets qui ne sont même pas adaptés à un enfant en bas âge. D'où la question: pourquoi avoir ajouté ce personnage? Pour que le héros ait une raison valable de ne pas divorcer? C'est très mal fait, alors, car non-seulement les spectateurs qui auraient manqué ce court passage ignoreront jusqu'au bout que les Misawa ont un enfant, mais en plus, ils passent pour les pires parents du monde aux yeux des autres, étant donné qu'on ne les voit jamais s'occuper de leur progéniture.
Si Keiko se retourne, c'est le divorce assuré.
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Quant aux autres personnages de la série ... Hé bien, pour faire simple, disons que ceux dont je viens de parler sont les seuls à peu près normaux: les collègues de Kôichi semblent tous s'être échappés d'un hôpital psychiatrique, tandis que les collègues et voisins d'Aki ne sont pas tristes non plus.
Les collègues de Kôichi: Tanaka, Sudô et Katayama.
Cette secrétaire est une rebelle: elle fume devant un panneau d'interdiction!
Et alors? Nous aussi, on est des rebelles!
Born to be wild!
Ne vous fiez pas à la tête de tueur psychopathe du voisin d'Aki, il est très sympa en fait.
Sa compagne est légérement exhibitionniste sur les bords.
Document prouvant qu'il lui arrive parfois de s'habiller.
Chut! Vous n'avez rien vu, d'accord?
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Mais les personnages les plus atypiques sont les Bôsô Ladies, c'est à dire les fantasmes de Kôichi et de ses collègues qui ont carrément une vie propre: elles semblent au courant de choses qu'ignorent leurs "créateurs", se réunissent parfois pour discuter entre elles et il leur arrive même de faire grève!
La Bôsô Lady de Sudô est son actrice porno préférée, nao., qui joue donc son propre rôle.
Celle de Katayama est une dominatrice blonde qui lui parle en Anglais.
Quant à celle de Tanaka, elle correspond à ses critères de beauté.
Enfin, celle de Kôichi est une cosplayeuse.
Sexy en diable.
La même en mode Jeanne d'Arc (sic).
Ah ben, si ses collègues s'y mettent aussi.
Kôichi ayant souvent du mal à distinguer ses fantasmes de la réalité ...
... ça aboutit parfois à des situations embarrassantes.
Réunion de crise chez les fantasmes.
Mais qu'est-ce que tu fais dans mon fantasme, toi?
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Vous l'aurez probablement remarqué sur les images illustrant cet article, cette série ne s'adresse clairement pas à un jeune public, les allusions sexuelles y sont omniprésentes et les scènes de nu très fréquentes (d'ailleurs, rien que pour jouer les personnages réguliers, on trouve déjà trois actrices de X).
Il a dit "actrices de X"?
Silence, on tourne.
Ben quoi? Vous n'avez jamais vu un salaryman et une infirmière à un karaoké?
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Néanmoins, pour ceux qui ont l'âge de la regarder, c'est une série très fun racontant une histoire d'amour touchante entre ses deux sympathiques personnages principaux qui semblent vraiment faits l'un pour l'autre, au point qu'on est triste pour eux quand ils sont finalement obligés de se séparer, Aki partant poursuivre sa carrière à l'étranger en compagnie de Bengal (un célèbre acteur japonais qui joue ici son propre rôle) tandis que Kôichi reste auprès de son épouse. Néanmoins, c'était la conclusion naturelle d'une telle histoire.
Ciel, une guest-star!
Ciel, un fan collant!
Vade retro!
Mais bien sûr que si, ils sont à New York: il y a une statue de la liberté à l'arrière-plan.
Sur ce, au revoir.
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