Année : 2001
Catégorie(s) : Henshin Héroïne, Wecker.
Genre : Enquête en trois temps.

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LA SÉRIE


En 2110, on découvrit un moyen de voyager dans le temps, entraînant l'apparition d'une nouvelle forme de criminalité utilisant cette technologie. Afin de lutter contre ces "criminels dimensionnels" on créa une agence spéciale, la M.U.DIX (Merdian Unite Dimension Investigate eXpert (Oui, le nom supporte mal le passage à la langue française)) et sa division de policiers d'élite, Wecker. Ceci est leur histoire.


Une histoire où il est question de modifier l'histoire.

Cette première série de la franchise Wecker, sortie directement en vidéo (c'est à dire en VHS et DVD, les deux supports coexistant encore à l'époque), comporte trois épisodes, chacun centré sur une agente de Wecker et une époque différentes. Ainsi, dans le premier, Yuly Kator, une nouvelle recrue désirant faire ses preuves car lassée de vivre dans l'ombre de son frère, le policier d'élite Varn, se rend au XVIeme siècle à sa place afin d'enquêter sur Danzô Katô, un célèbre ninja à qui on prêtait des pouvoirs magiques (et qui a réellement existé) que M.U.DIX soupçonne d'être en réalité un criminel dimensionnel.


Allez, laisse-moi aller dans le passé à ta place, steplait, steplait, steplait...


Ah, tu veux pas? M'en fiche, j'y vais quand même!


Elle a quelque peu raté son arrivée au XVIeme siècle.


Ambiance film de sabre pour cet épisode.


Et clin d'œil à la série Lion Maru avec l'interprète du personnage titre, Tetsuya Ushio, et le suit-actor de Tiger Jo Jr, Kenpachirô Satsuma, qui reprennent les looks de leurs personnages.

Dans le deuxième, Miri Katô, une écolière du présent (même si ça fait un moment que 2001 n'est plus le présent, mais vous m'avez compris) et descendante probable de Yuly qui est restée bloquée au XVIeme siècle, est menacée par λ, des criminels dimensionnels enlevant des femmes du passé pour les vendre comme esclaves sexuelles dans le futur. Elle est sauvée par Varn qui lui remet un chronocristal qui fait d'elle une Wecker surnommée Mille Kator.


Hé, mais c'est une arme anachronique!


Exactement: pas un geste ou je t'anachronise.


Laissez-la tranquille ou je vous botte les fesses!


Varn se retrouve face à Girga, le cerveau de λ.


Par chance pour Miri, le chronocristal contient un enregistrement de la voix de Varn qui lui sert de tuto pour lui expliquer comment l'utiliser.


Une nouvelle Wecker est née!

Enfin, dans le troisième, Lily Yuily, une bioroïde (humaine artificielle créée par manipulation génétique) ingénue, se rend en 2001 pour enquêter sur la disparition de Miri, portée disparue après avoir été agressée par Girga qui s'est réfugié à cette époque après s'être évadé de la prison dimensionnelle où elle l'avait envoyé.


Lily, éprouvante bébé éprouvette.


Elle profite de son enquête pour faire du tourisme en 2001.


Et tombe (littéralement) sur Shin, un charmant autochtone.



Lily ayant du mal à assimiler le concept de la pudeur, la cohabitation ne va pas être de tout repos pour lui.


Miri viendra heureusement lui prêter main forte contre Girga.


Merci du coup de main, collègue.

Comme vous le voyez, chaque épisode a beau raconter sa propre histoire autoconclusive, ils sont interdépendants: le 3 résulte des événements du 2 qui résulte de ceux du 1 qui résulte lui-même... de ceux du 3. Hé oui, cette série raconte une boucle temporelle où chaque épisode est la conséquence de celui qui l'a précédé!


Mais ça, vous ne le savez vraiment que si vous regardez le 3 jusqu'à la séquence post-générique, elle-même suivie du trailer du 1.

Le scénario de Wecker aurait donc été magistral si la série était restée centrée sur cette boucle temporelle. Certes, techniquement, le 1 pourrait être considéré comme une modification temporelle avec Yuly qui reste coincée au XVIeme siècle et Danzô Katô emprisonné dans une prison dimensionnelle en 1555 au lieu d'être exécuté en 1569. Mais ça peut encore passer car Danzô a beau être un personnage historique, il est difficile de faire la part entre la réalité et la légende en ce qui le concerne au point que la date et les circonstances de sa mort sont incertaines. Quant à Yuly, elle prend l'identité de Yuri Katô, la fille adoptive décédée de Danzô dont elle est le sosie et on peut donc supposer qu'elle a vécu son existence à sa place.


Ciel, mon sosie!

Malheureusement les épisodes 2 et 3 impliquent clairement une modification temporelle et l'existence de deux continuités: une ou Miri est membre de Wecker et une autre où elle ne l'est pas. En effet, la scène de fin de l'épisode 2 fait écho à celle du début mais Miri y agit différemment et porte un chronocristal qu'elle n'a pas dans l'introduction (et il est clairement précisé que les deux scènes se passent au même moment). Là où ça devient encore plus compliqué, c'est que dans un court passage du début de cet épisode, un spectateur attentif remarque la présence de Lily et Shin à la terrasse du café où se trouve Miri, ce qui correspondrait à une scène de l'épisode suivant filmée sous un autre angle (dans l'épisode 3, elle est filmée sous un angle où Miri n'est pas visible). Or, Lily s'est justement rendu en 2001 pour enquêter sur une agression dont Miri a été victime. On pourrait donc en conclure que la scène d'introduction du 2 se déroule en réalité dans la continuité de l'épisode 3 où Miri a été agressée par Girga qui lui a volé son chronocristal et où elle ne se souvient plus d'avoir été une Wecker, ce qui collerait avec son monologue intérieur où elle dit avoir l'impression de ne pas être la vraie elle-même. Le reste de l'épisode 2 serait alors un flashback de Miri retrouvant la mémoire. Malheureusement, à bien y regarder, même si Lily et Shin portent les mêmes vêtements, les scènes des deux épisodes ne sont pas raccords: ils ne font pas les mêmes actions et les autres clients du café sont différents.


Houla! Si on commence à réfléchir sur les paradoxes temporels, on n'a pas fini.


Moi, ils me font voir rouge!

Et il peut d'autant plus voir rouge qu'il en est en partie responsable. En effet, le légendaire Hiroshi Watari, connu entre autres pour avoir été Sharivan et Spielvan, n'est pas seulement l'interprète de Varn mais aussi le coscénariste de la série.


On peut donc supposer que c'est lui qui a inclus cette scène où son personnage donne une claque sur le cul de l'actrice de 17 ans qui joue sa sœur.

Et il est d'autant plus incompréhensible que les scénaristes aient laissé passer ça quand on voit le soin apporté au reste du scénario et à l'univers de la série dont la technologie ainsi que l'histoire de M.U.DIX et de Wecker sont minutieusement détaillées dans les bonus des DVDs.


On y fait même connaissance avec une ancienne équipe de Wecker incluant le père de Varn et de Yuly ainsi que leur future supérieure, Rey Natsuki. (Notez au passage la faute de frappe avec la date, 2130 étant plus cohérent)

On sent cependant que la série n'a pas bénéficié d'un gros budget. Certes, les uniformes et les tenues de combat des Weckers sont soignés, de même que leurs véhicules en CGI (même s'ils trichent en recyclant la scène du décollage dans les trois épisodes en changeant juste la couleur), mais de nombreux effets visuels semblent avoir été faits par un stagiaire sur une version béta d'un ripoff bon marché d'After Effect et les masques et maquillages des adversaires ont l'air de sortir d'une boutique de costumes pour Halloween (on voit même parfois la bouche d'un des acteurs à l'intérieur de celle de son masque!).


Tout le budget est passé dans les costumes des héroïnes.


Du coup, pour les maquillages de leurs adversaires, il faudra se contenter de ça.


Pourtant, sur les dessins préparatoires, ça le faisait.


Et ne parlons pas des effets numériques, ce serait comme se moquer d'un handicapé.

Mais le plus savoureux reste les sbires des méchants, joués par les même acteurs dans les trois épisodes alors qu'il s'agit clairement de personnes différentes.


Le pire, c'est que ça aurait pu passer inaperçu si l'un des acteurs n'avait pas des cheveux teints en rouge qui font qu'on le reconnaît tout de suite.


Avis aux collectionneurs: chacune des trois VHS premium de la série était accompagnée de deux figurines à l'effigie de son héroïne en uniforme et en costume.




BILAN


Concept = 4,5 / 5
Même si l'influence du film Timecop est évidente, le concept d'une police spécialisée dans les crimes basés sur le voyage dans le temps et la réécriture de l'histoire est intéressant et bien exploité. De plus, j'apprécie le soin apporté à l'univers de la série dont la technologie et l'historique sont richement détaillés dans les bonus des DVDs. La série ne met cependant pas en scène une véritable équipe, puisque chacune des trois héroïnes vit sa propre aventure et ce n'est que dans le dernier épisode qu'on voit deux d'entre elles unir leurs forces.



Scénario (Intrigue globale) = 4,5 / 5
L'idée d'une série reposant sur une boucle temporelle au point que chaque épisode résulte des événements du précédent et que le premier épisode est la suite directe du dernier est excellente mais gâchée par la présence d'une modification temporelle peu compatible avec le principe d'une boucle. Dommage, on n'est pas passé loin de la perfection.



Scénario (Épisodes) = 4 / 5
Bien qu'interdépendants, chaque épisode raconte une histoire autoconclusive parfaitement compréhensible si on la voit hors de son contexte et avec un style propre à chacun: le premier est influencé par les films de sabre, le deuxième raconte une origin story et le troisième est plus une comédie romantique qu'une enquête policière. (Voir la section épisodes pour plus de détails.)



Héroïnes = 4 / 5
Yuly, Miri et Lily constituent un trio d'héroïnes sympathiques.



Uniforme(s) = 4 / 5
Qu'ils soient masculins ou féminins, les uniformes des Weckers sont élégants et fonctionnels et arrivent à avoir un côté "tenue futuriste" sans avoir pour autant l'air kitsch.



Costume(s) = 3 / 5
Le faible budget de la série se ressent dans les tenues de combat qui, malgré le soin évident qui leur a été apporté, font assez cheap. Sans parler des talons hauts et des semelles compensées dont l'utilité au combat m'échappe totalement.



Arme(s) = 2,9 / 5
Des designs simples mais immédiatement reconnaissables pour le chronosaber (3 / 5) et la dimension key (3,7 / 5). En revanche, le chronogun (2 / 5) ressemble à un pistolet ordinaire vaguement customisé.



Morpheur(s) = 3 / 5
Certes, le chronocristal est un simple pendentif recouvert de circuits imprimés, mais il possède au moins un aspect unique.



Séquence(s) de transformation = 2,5 / 5
Les auteurs n'ont pas résisté à la tentation de profiter des scènes de transformation pour déshabiller entièrement les héroïnes et le fond numérique est une torture pour les yeux, mais j'aime bien l'idée de la chronosuit qui apparaît d'abord sous forme de circuits imprimés sur leurs corps.



Autres membres de Wecker = 2,6 / 5
Varn (5 / 5) est un excellent personnage qui vole presque la vedette aux trois héroïnes. Pas grand-chose à dire sur Rey Natsuki (3 / 5), la supérieure de nos héros qui est certes avant tout un personnage fonction mais qui remplit bien la sienne. Surtout là pour caser un caméo des anciennes actrices de la série Playgirl, les autres membres de Wecker (2 / 5) permettent cependant d'étoffer l'univers de la série en les montrant en plein briefing. En revanche, le personnage de Sylvia Lica Farmer (0,4 / 5), présentée comme l'ancienne partenaire de Varn, n'apporte absolument rien à la série.



Personnages secondaires = 4 / 5
Même si on la voit relativement peu, la kunoichi Yuri Katô (3 / 5) est un personnage sympathique, tandis que Shin Sakuma (5 / 5) a avec Lily une relation riche en tendresse et en humour.



Antagoniste principal = 4 / 5
Girga est un antagoniste redoutable et doté d'un bon design à peine gâché par le côté cheap de ses deux maquillages. Il y a de plus une certaine ironie au fait qu'il soit indirectement responsable de l'événement qui l'a amené à devenir un criminel dimensionnel via une boucle temporelle. On peut cependant s'étonner de l'évolution radicale entre sa motivation initiale (retrouver une fille portée disparue au XVIeme siècle dont il est amoureux) et sa reconversion en chef d'un réseau de traite des blanches.



Autres antagonistes = 1,3 / 5
Niveau subalternes, malheureusement, ça ne suit pas: le garde du corps (2 / 5) et la sorcière (2 / 5) qui assistent Danzô Katô sont des adversaires inquiétants mais pas du tout développés, Shima Himuro (1 / 5) est gâchée par une mort digne d'un Darwin Award. Et les autres sont des sbires sans envergure et trop facilement défaits, sans parler des masques ridicules que portent ceux du premier épisode (0,2 / 5).



Casting = 4 / 5
Hiroshi Watari (Varn) est évidemment magistral tandis que Mieko Tsuchiya (Mille) et surtout Miku Kuryû (Lily) font un très bon travail. Seule Megumi Amano (Yuly) est un peu juste, tant dans son jeu d'actrice que dans ses scènes d'action.



Combats = 3,5 / 5
Rien à redire sur les scènes d'action de Watari tandis que Kuryû et surtout Tsuchiya se débrouillent plutôt bien. En revanche, celles d'Amano sont peu convaincantes. Dommage que la plupart soient filmées de nuit ou avec un filtre, nuisant à leur lisibilité.



Mécha(s) = 4 / 5
Même si on les voit peu, les chronoliners ont un design efficace, à la fois simple et aréodynamique. Le problème, c'est qu'ils ont tous le même alors qu'ils sont censés être de deux modèles différents.



Base(s) = 3 / 5
Même si ce sont de simples immeubles dont l'aspect n'a rien de mémorable (d'autant plus qu'on ne sait même pas à quoi ressemble l'intérieur de celui de λ), les quartiers généraux de DIX et de λ n'en sont pas moins imposants et arrivent à donner une impression de bâtiment futuriste sans en faire trop.



Effets spéciaux = 1 / 5
C'est là que le faible budget de la série se fait le plus cruellement sentir. Certes, les bâtiments et véhicules en CGI sont irréprochables mais les autres effets numériques et les maquillages font vraiment amateur.



Musiques = 3,5 / 5
Signées 橋本 聴 (Hashimoto Chô(?)), les musiques d'ambiance sont agréables et j'aime beaucoup l'idée d'avoir inclus dans chaque épisode une chanson interprétée par son actrice principale (qu'on peut écouter en intégralité dans les bonus du DVD correspondant).



Générique(s) = 1,7 / 5
Il n'y a pas vraiment de générique de début qui n'est qu'un montage speedé d'images de la série accompagné d'une voix off dont la seule originalité est de se terminer sur le visage de l'héroïne de l'épisode qui change donc à chaque fois (0,4 / 5). Quant au générique de fin, c'est un montage d'images de l'épisode du jour accompagné de l'agréable chanson 熱い 砂 の 上 の blood, sweat & tears (Atsui suna no ue no blood, sweat & tears) = Le sang, la sueur et les larmes sur le sable brûlant, interprétée par les trois actrices principales (3 / 5). À noter que chaque épisode en utilise un extrait différent.




NOTE FINALE = 13 / 20