Année :
2008 Genre : Le téléphone sonne toujours deux fois.
Durée: 1h21 + 1h10

Avec:
Shuji Kashiwabara
(Naoto)
Mayumi Ono
(Natsumi)
Nao Nagasawa
(Rinna)

Le commander sur cdjapan : http://www.cdjapan.co.jp/detailview.html?KEY=PCBE-60080

Ne pas répondre au téléphone est une des principales règles de survie dans un film d'horreur; mais comme tout le monde n'a pas vu "Scream", il se trouvera toujours des personnes pour commettre cette erreur fatale et grossir la liste des victimes des tueurs psychopathes en tout genre. Les héros des deux volets de "Claimer" en font la douloureuse expérience.


Pour le héros du premier, Naoto, un passioné de puzzles qui travaille pour le service réclamations d'une fabrique de boissons, tout commence comme une simple plaisanterie : une série d'appels où son correspondant reste muet, à part des tapements réguliers à l'autre bout du fil. Finalement, son interlocuteur se présente sous le nom de Naitou et se plaint de la présence d'asticots dans des bouteilles d'eau minérale fabriquées par la société. Naoto ne prend pas cette plainte au sérieux et mal lui en prend, car Naitou va désormais le harceler au téléphone mais aussi se livrer à des agressions physiques contre lui ou ses proches. Naoto tente désespérement de découvrir la véritable identité de Naitou; mais ce faisant, il sombre progressivement dans la folie.


- Allo?
- Tap! Tap! Tap! Tap! Tap!


Vous voulez un ver d'eau?

Ce premier volet repose sur une règle simple du film d'horreur: ce que l'on imagine est toujours plus horrible que ce que l'on nous montre. Ainsi, l'angoisse ne naît pas des méfaits de Naitou mais de leur attente et l'on ne nous montre pratiquement jamais ses meurtres, mais uniquement leur résultat, nous laissant imaginer nous-même la scène, à la manière de "Seven". La comparaison est d'autant plus appropriée que l'une des victimes de Naitou est assassinée d'une manière que n'aurait pas reniée John Doe. Au final, Naitou est d'autant plus terrifiant qu'on ne le voit jamais ou presque (son visage n'est visible que dans une courte scène et on ignore alors que c'est lui).


A l'eau?


Ca a coupé.

Là où ça coince, c'est qu'à trop insister sur le côté insaisissable et invisible de Naitou, le scénario perd parfois en crédibilité. On a ainsi l'impression que Naitou peut aller et venir sans être vu aussi bien chez le héros que sur son lieu de travail. Le summum est atteint dans une scène où on découvre que les corps de ses victimes sont cachées... dans une pièce de l'appartement du héros! Le tout, sans que ce dernier ne le sache! Bien sûr, tout ça pourrait s'expliquer par le fait que Naitou n'existe que dans l'imagination de Naoto et que c'est lui-même qui commet les meurtres, ce que le scénario tente parfois de nous faire croire, mais cette hypothèse est trop peu plausible pour qu'on y croit suffisamment (comment Naoto pourrait-il se téléphoner à lui-même en présence de ses collègues?). Autre reproche: la conclusion nous laisse un peu sur notre faim, avec un air de "Tout ça pour ça?"


La collègue de Naoto à l'ours en peluche fétiche ...


... fera-t-elle la lumière sur cette ténébreuse affaire?


Hmmm, non, quelque chose me dit qu'il a du lui arriver malheur.

Le second volet met en scène les mêmes personnages (du moins, ceux qui ont survécu au premier) et Natsumi, la mère divorcée qui remplace Naoto, n'a pas plus de chance que son prédécesseur: alors qu'elle assure la permanence, elle reçoit un appel d'une femme désespérée qui a fait une fausse-couche après avoir bu une boisson fabriquée par la société. Il s'avère que l'étiquette de composition de la boisson était erronée et ne mentionnait pas un ingrédient dangereux pour la femme enceinte; malheureusement, le fabricant fait pression sur Natsumi et ses collègues pour qu'ils n'ébruitent pas l'affaire. Le soir même, un flash d'information apprend à Natsumi que sa malheureuse interlocutrice s'est suicidée. Les jours qui suivent, les collègues de Natsumi reçoivent, les uns après les autres, un mystérieux appel: un tintement de hochet suivi d'une voix sépulcrale qui leur demande "doko ni iru no?" Ceux qui ne répondent pas de manière satisfaisante sont retrouvés morts le lendemain et c'est finalement au tour de Natsumi de recevoir cet appel...


- Allo?
- Diling! Diling!


"Doko ni iru no?"

Là, il convient de parler d'une particularité de la langue japonaise qui consiste à omettre certains mots dans les phrases, les rendant ambiguës quand elles sont sorties de leur contexte. Ainsi, le sujet étant absent de la phrase "doko ni iru no?", celle-ci peut aussi bien signifier "Où êtes-vous?" (ce que croient les interlocuteurs) que "Où est-il?" (ce qu'elle signifie en réalité). Aussi efficace que le précédent en matière de suspense et d'angoisse, ce second volet délaisse le thriller pour le film de fantôme si cher au cinéma d'horreur japonais. A ce sujet, félicitations pour le choix de l'interprète du fantôme qui arrive même à nous glacer le sang avec un sourire avenant! Comme pour le précédent, ce film se termine très mal, mais cette fois, le scénariste pousse le sadisme jusqu'à nous faire croire à un happy end avant d'enchaîner sur une conclusion des plus désespérées.


Une cabine téléphonique qui fait des pieds et des mains.


Une future victime de mains baladeuses.

Dans la grande tradition du film d'horreur japonais, les deux volets de "Claimer" privilégient le suspense et la suggestion à l'horreur explicite et malgré le manque de crédibilité de certaines situations du premier volet, il est très difficile pour le spectateur de ... décrocher!


On vous avait pourtant bien dit de ne pas répondre!

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