Année :
2005
Genre : Super-Ninjette vs L'Homme-Piaf.
Durée: 58 min
Avec:
Ayumi Onodera
(Tsukikage)
Giichi Ishii
(Sorakage)
Ryo Nakano
(Yamakage)
Yohichi Miura
(Dango Mushi)
Kazuhiro Uchima
(Kimensai)
Juri Ishii
(Kasumi Tôdô)
Susumu Fubuki
(Heihachi Tôdô)

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Tout Français ayant vu au moins un épisode de série Japonaise de super-héros, et ce quelle que soit l'époque à laquelle elle a été tournée, sait à quel point ces séries, même si elles sont nettement moins creuses qu'on pourrait le croire, peuvent paraître kitsch au public non-japonais. Et bien, figurez-vous qu'à côté de studios tels que Toei ou Toho, qui bénéficient de moyens colossaux pour réaliser ces séries, il y a aussi des petits studios indépendants, mettant en scène leurs propres super-héros, le plus souvent sous forme de direct-to-DVD, avec des moyens dérisoires mais une évidente bonne volonté. C'est le cas des très prolifiques ZEN PICTURES, auteurs de KAGERION.


Kagerion se compose de deux membres masculins: Sorakage (Ombre du ciel) et Yamakage (Ombre de montagne, logique vu sa carrure). Leurs costumes sont largement inspirés de ceux des NINJA CAPTOR, héros d'une série de 1976, et il va de soi que ces costumes, déjà assez kitsch pour le public occidental de l'époque, ont pris un sacré coup de vieux. De plus, les deux acteurs sont visiblement quadra- voire quinquagénaires. Alors, quand on vous annonce que ce sont ces deux types qui vont sauver le monde, vous vous dites qu'on est vraiment mal barrés! Ceci-dit, les deux acteurs sont bons combattants et on n'a donc pas besoin de recourir à la suspension d'incrédulité pour regarder leurs combats.


C'est moi Laurel.


C'est moi Hardy.


Te retourne pas, mais je crois qu'on est suivis.

Et puis, il y a LE membre féminin de Kagerion, la véritable héroïne du film, la jeune et jolie Tsukikage (prononcez "Tskikagué", c'est pas aussi facile que ça en a l'air), dont le nom signifie "Ombre de lune". Son costume est nettement plus joli que ceux de ses collègues masculins et est une création originale. Coïncidence? Elle a la même coiffure que Shadow, la femme ninja de la superbe collection de poupées CY-GIRLS.


WAHOOOOO!!!!!


Wonder Woman avait ses bracelets pare-balles, Tsukikage a ses bracelets pare-katanas.


Sans parler de sa botte secrète!

Vu le côté monolithique du personnage, on peut se demander si son interprète, Ayumi Onodera, est une excellente comédienne faisant exprès d'être aussi peu expressive, ou une mauvaise ayant bénéficié d'un casting judicieux (L'ayant vu dans d'autres films, j'opte pour la première option). J'ignore si elle avait de l'expérience dans le combat à l'épée avant ce film (apparemment, non) mais elle est assez convaincante dans les scènes de combat, même si elle est (rarement) doublée pour les scènes les plus acrobatiques. D'ailleurs, et c'est assez rare dans ce genre de production pour mériter d'être souligné, la doublure est ressemblante et on ne la reconnaît qu'à cause… des différences vestimentaires!


Le jeu des 7 différences.

Et enfin, le quatrième larron: Dango Mushi. Là, j'avoue que je n'ai pas compris (et les héros non plus, apparemment) qui c'était. En fait, je devrais même carrément dire que je n'ai pas compris CE QUE c'était. Ce nabot ricanant et édenté passe son temps à apparaître et disparaître pour, selon les cas, attaquer l'héroïne, lui sauver la vie, ou ne pas lever le petit doigt pour elle.


Bonsoir, je viens pour vous mettre la main aux fesses.


Je vous avais prévenue.


Le pire, c'est que l'acteur a VRAIMENT cette dentition.

Leurs ennemi juré est Kimensai, chef du Parti du Darma de Sang (avec un nom pareil, étonnez-vous que personne ne vote pour eux aux élections), dont le but est de renverser le gouvernement Japonais.


Kimensai, ce qu'on pourrait traduire par "pareil au visage du Diable", tout un programme!


Le Ninja Oiseau. Son hobby: faire des moulinets avec son bâton.


Les Ninjas. Notez l'astuce des masques qui permettent d'éviter qu'on se rende
compte que l'"armée ninja" ne compte en fait qu'une demi-douzaine de cascadeurs.

Une nuit, les hommes de Kimensai agressent un jeune homme avant d'être mis en fuite par Tsukikage. Le lendemain, ils récidivent avec la femme de celui-ci qui est sauvée par l'arrivée de Kagerion. La jeune femme, Kasumi Tôdô, est en réalité une descendante du shogun Tokugawa et la seule à connaître la cachette du Mashin (coeur maléfique), une épée légendaire censée transformer son possesseur en un guerrier quasi-invincible. Bien entendu, c'est cette épée que convoite Kimensai.


La nuit, les rues du Japon ne sont pas sûres.


Le jour non-plus, d'ailleurs.


Heureusement, Kagerion veille.


Vous dérangez pas pour moi, je fais que passer.


Ca doit être pour ça qu'elle s'appelle "Ombre de LUNE".
(Ah, vous vous demandiez quand j'allais oser la faire, celle-là, hein?)


La téléportation ninja, ça surprend toujours, la première fois.

Tandis que Yamakage et Sorakage mènent l'enquête, Tsukikage tape l'incruste chez les Tôdô. Bien lui en prend, car un groupe de ninjas s'introduit dans la maison pour tenter de les kidnapper. Obéissant à une logique propre aux personnages de slasher, le couple Tôdô s'enfuit, non pas vers le commissariat le plus proche, mais sur le toit de l'immeuble. Et ils s'étonnent de s'y retrouver cernés par les ninjas! Tuskikage tente de les aider mais le Ninja Oiseau réussit à la battre grâce à une ruse déloyale.


Toute une scène de douche sans un seul plan-nichon!?! Remboursez!!!


De toute façon, elle prend sa douche habillée.


Vieille ruse ninja.


Trois ninjas armés jusqu'aux dents terrassés par une frêle jeune fille supérieure en nombre.


Boire ou combattre les forces du mal, il faut choisir.


J'y va-t-y ou j'y va-t-y pas?

On enchaîne sur une séquence de 12 minutes (j'ai chronométré!), durant laquelle Tsukikage subit diverses tortures. Ca ne fait absolument pas avancer l'intrigue, mais ça a sûrement dû faire très plaisir au scénariste (Et puis, les scènes de torture, c'est un peu la marque de fabrique de ZEN PICTURES). Par contre, même les spectateurs les plus pervers risquent de trouver le temps long, tout en riant comme des baleines à chaque fois que l'héroïne gémit de douleur alors que les coups de fouet s'arrêtent à deux bons mètres d'elle. Chochotte, va!


Oh, ça va, je l'ai même pas touchée.


Je pourrais faire plein de jeux de mots avec "électricité", "éclair" ou "courant", mais j'ai la flemme.

Au bout d'un moment, le scénariste se dit que c'est pas le tout de rigoler, mais qu'il y a une intrigue à conclure. Les ninjas partent donc à la recherche du Mashin, tandis que l'un d'entre eux reste pour surveiller Tsukikage. Il tente bien d'en profiter pour lui faire des choses que la morale réprouve (mais c'est un méchant, alors la morale, lui, vous savez…) mais un coup de sabre bien placé le coupe dans son élan. Tsukikage est tellement contente d'être délivrée qu'elle ne demande même pas à ses amis comment ils l'ont retrouvée (Dommage, j'aurais bien aimé savoir, moi). Là-dessus, le gugusse de service réapparaît et, après un petit speech, part dans une direction avant de sortir par une porte située… dans la direction opposée! Le comble, c'est que vu la réaction de Kagerion, c'était probablement voulu par le réalisateur! Encore une vieille ruse ninja, je suppose.


Mesdames, Messieurs, pour la première fois sur vos écrans: le faux-faux raccord.


Re-téléportation ninja!

Entretemps, aidé par un tatouage dans le dos de Kasumi (Elle pouvait pas le montrer à Kagerion, non?), Kimensai a retrouvé le Mashin. Lui et ses hommes célèbrent leur victoire en entonnant un concert de rires machiavéliques, interrompu par l'arrivée de Kagerion. Pendant que ses collègues tiennent Kimensai et ses hommes à l'écart du Mashin, Tsukikage règle ses comptes avec le Ninja Oiseau. Mais Yamakage ne résiste pas à la tentation de se saisir du Mashin et se transforme en un monstre qui s'attaque aussi bien à ses ennemis qu'à ses alliés. Kimensai adopte "l'efficace tactique dite du 'lièvre'" (comme disait Goscinny) et Tsukikage se retrouve seule pour combattre ce redoutable adversaire.


J'en ai plein le dos, de cette chasse au trésor!


Toi, je vais te voler dans les plumes.


ILM n'a qu'à bien se tenir.

Après que tout soit rentré dans l'ordre, nous retrouvons Tsukikage, en civil, se retrouvant face à un des Ninjas de Kimensai et le film se termine au moment où elle revêt sa tenue de combat, un texte en Anglais de cuisine nous annonçant une suite… qu'on attend toujours.


Le costume marin: un summum du fétichisme, au Japon.


Mes tamorphoses!

En voyant ce genre de film, on est partagé entre une certaine hilarité devant le côté fauché et les divers faux raccords, et une certaine sympathie pour l'indéniable bonne volonté des auteurs. L'intrigue simpliste et déjà vue (empêcher les méchants de s'emparer d'un objet magique qui leur garantirait la conquête du monde) n'empêche pas le film de se laisser regarder sans s'ennuyer (à part pendant la scène de torture, trop longue et dispensable), en particulier grâce à des scènes de combat de bonne facture, les interprètes des trois héros ne déméritant pas face à leurs adversaires, cascadeurs professionnels. Bon nombre de scènes étant tournées dans des décors naturels, on remarque une particularité du comportement nippon: il n'est pas rare que des "figurants involontaires" passent dans le champ de la caméra et continuent leur chemin sans même sembler remarquer la dizaine de guignols costumés se bagarrant devant deux-trois caméramans! Il n'y a qu'à voir les attroupements dès qu'un journaliste filme quelque chose pour le JT pour comprendre combien ce comportement est différent du notre.


Il m'a fallut beaucoup de temps pour comprendre qu'ils voulaient en fait dire "NEXT time".

Toku-Actrice(s) :