Année :
2008
Genre : Xena, la cosplayeuse.
Durée: 1 h 05
Avec:
Aimi Hoshii
(Love)
Taiji Nemoto
(Kenshiro)
Maya Sakita
(Lyra)

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L'Heroic Fantasy a beau être un genre réputé machiste, les héroïnes n'y sont pas rares. Si l'on excepte les cas où l'héroïne fait partie d'un groupe de héros (par exemple, Pelisse dans LA QUETE DE L'OISEAU DU TEMPS), il y a deux principaux cas de figure. Le premier concerne des héroïnes comme RED SONJA ou XENA, qui sont des spinoffs de héros préexistants (respectivement CONAN et HERCULE) et se caractérisent donc essentiellement comme des féminisations de ces derniers, très féministes mais peu féminines. Deuxième cas de figure: des héroïnes féminines et humaines, courageuses et combattives mais pas trop invincibles, comme MARADA LA LOUVE, Arwyn (SOJOURN) ou notre ARIA nationale, ainsi que la bien nommée Love.


L'histoire, telle que nous la présentent les trois principaux personnages en s'adressant directement à la caméra, est la suivante: chassé de son propre royaume, le prince Kenshiro est à la recherche d'un fabuleux trésor qui lui permettrait de reconquérir son trône. Mais comme sa tête a été mise à pris par les usurpateurs, il doit également échapper aux chasseurs de prime lancés à ses trousses. Bien qu'il aimerait bien être considéré comme le héros de cette histoire, Kenshiro est, au mieux, un anti-héros: fanfaron, veule, maladroit, poltron, pas très malin et un peu pervers, il ne participe à un combat que quand il est sûr de gagner ... Et même dans ces cas-là, il perd tout le temps! Le film ne durerait donc pas plus de 5 minutes si Kenshiro n'était pas accompagné de sa fidèle garde du corps, Love. Derrière sa petite voix douce, son allure chétive et sa gentillesse naturelle qui la pousse parfois à aider même ses ennemis, Love est une combattante aguérie. On se demande d'ailleurs ce qui est le plus redoutable chez elle : ses high-kicks ou ses yeux de biche quand elle nous demande quelque chose?


Kenshiro, le digne héritier des Rois Fainéants.


S'il te plaaaaaaaaaaaait...


A votre avis, ils participent à un concours de cosplay ou de têtes de vainqueurs?

Cette fine équipe va croiser le chemin de Lyra et de sa bande de voleurs. Enfin, quand je dis "bande"... Outre Lyra, on compte deux brigands masquées, son second qui finira par la trahir, et un bourreau. A noter une technique de mise en scène assez étrange pour masquer le manque de personnel de Lyra: dans certaines scènes, des personnages apparaissent uniquement sous forme de voix off ou d'inserts de gros plans, sans que rien n'indique qu'ils soient réellement présents dans la même pièce que les autres. Pour un peu, on se croirait dans un de ces deux-en-un si chers à Nanarland!


La bourse ou la vie?


Le premier qui dit du mal de notre film, il y a droit!


Jingi, le traître de service.

Lyra a beau être une combattante redoutable, qui maîtrise tellement bien le fouet qu'elle arrive à faire mal à ses adversaires même quand elle les rate de plusieurs mètres (Ah? On me fait signe que ce n'est pas voulu), Love parviendrait probablement à la battre si Kenshiro n'essayait pas de l'aider en lançant une fléchette empoisonné sur Lyra ... et surtout, s'il ne se trompait pas de cible! Résultat: Love se retrouve prisonnière de Lyra, tandis que Kenshiro opère un repli stratégique (comprenez qu'il détale comme une lapin). Pour obliger Love à lui révéler la cachette de Kenshiro, Lyra lui inflige une série de tortures complétement surréalistes.


Première méthode: déposer des cornets d'encens allumés sur Love.


Avec un peu de concentration, Love résiste à la torture ... et la trouve même agréable!


Les méchants en sont perplexes ...


... et décident de faire appel à un tortionnaire professionnel ...


... et à sa redoutable MACHINE A CHATOUILLES !

Pour le reste, je vous le fait rapide: Love est délivré par son tortionnaire, qui n'était autre que Kenshiro déguisé, Lyra se lance à sa poursuite pour la tuer, mais finalement non, elle lui sauve la vie en se prenant une balle tirée par Jingi qui lui annonce que ses hommes se sont retournés contre elle et travaillent désormais pour lui, avant de la malmener jusqu'à ce que Love prenne sa défense et neutralise Jingi d'un croche-pied suivi d'un high-kick, et Love et Lyra, désormais copines, s'en vont vers de nouvelles aventures. Je sais, ça fait expéditif dit comme ça, mais ça se passe tout aussi rapidement dans le film.


Cââââââââ-lin !

Les auteurs n'ayant pas le budget d'un volet du SEIGNEUR DES ANNEAUX, ni même d'un épisode de XENA LA GUERRIERE, on a moins l'impression de regarder un film d'Heroic Fantasy qu'un reportage sur des rôlistes pratiquant un jeu de rôle grandeur nature, impression renforcé par le fait que le réalisateur ne cherche même pas à masquer les parapluies, containers et autres anachronismes présents dans le décor. Cependant, le film jouant la carte de l'autoparodie, ces défauts choquent moins.


JEU : Trouve l'anachronisme caché dans cette scène.

Autre problème, plus génant: Love est supposée être une guerrière redoutable, mais ça ne se voit pas trop. Certains m'objecteront que la carrure de l'actrice Aimi Hoshii n'a rien de comparable avec celle de Lucy Lawless, mais sa prestation de super-ninjette dans JUSTY WIND nous a déjà prouvé que, bien dirigée, elle pouvait être une combattante crédible, sans compter qu'elle possède une souplesse et une agilité lui permettant d'exécuter à l'occasion des scènes très physiques. Le problème est qu'on la voit très peu se battre (elle se contente généralement de mettre son adversaire KO d'un seul coup (mou)). Et quand c'est le cas, les scènes de combat sont confuses, mal cadrées et mal montées, avec des gros plans sur l'anatomie de Love et de Lyra mais aussi sur des éléments de décor dont on voit mal l'utilité. Résultat: on n'y comprend le plus souvent rien!


C'est comme pour les tâches du test de Rorschach : chacun y voit ce qu'il veut !

Dommage que les scènes d'action soient complétement ratées et que le rythme soit aussi lent car le scénario, léger et parodique, force la sympathie. Un dernier point, assez exceptionnel chez ZEN PICTURES pour mériter d'être souligné: il n'y a aucun mort de tout le film.


Pfff... On est morts... Au figuré, hein!

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