Année :
2008
Genre : Deux en une.
Durée: 1h24

Avec:
Mami Yamasaki
(Hiyuri)
Masato Hagiwara
(Kooichiroo)
Sawa Suzuki
(Sayoko)

Disponible sur cdjapan :

Un cobaye humain doté de facultés surhumaines qui tente d'échapper à ses créateurs, ce n'est pas un thème nouveau et ça peut donner du bon (FIRESTARTER (Charlie) de Stephen King ou la série THE PRETENDER (Le Caméléon)) comme du très mauvais (le lamentable DARK ANGEL). Dans le cas de PERSONA, le cobaye en question est une ravissante combattante dotée d'une particularité: elle possède deux âmes.


Un soir, Kooichiroo, médecin, croise une jeune fille visiblement dérangée tenant des propos peu cohérents et qu'un groupe d'infirmiers s'empresse de rattraper et d'emmener manu-militari. Le genre d'incident qu'une personne normale s'empresserait d'oublier, si ce n'était un détail qui trouble Kooichiroo: cette jeune fille, qu'il n'avait jamais rencontrée auparavant, l'a appelé par son nom.


Je vous dit qu'ils ont tué la personne qui est dans ma tête! Pourquoi vous me croyez pas?

Kooichiroo va découvrir que cette jeune fille, prénommée Hiyuri, est une pensionnaire du centre de recherche LIS (Living Intelligence System) où travaillait feue son épouse, Sayoko. Grâce à des notes qu'elle lui a laissées, Kooichiroo apprend que Sayoko travaillait sur le projet "persona", consistant à transférer l'âme d'une personne dans le corps d'une autre, avec pour effet d'accroître ses capacités de combattant. Si vous entendez un grand fracas, ne vous inquiétez pas: c'est juste la suspension d'incrédulité qui vient de lâcher, ou alors, les personnes atteintes de dédoublement de la personnalité sont des surhommes qui s'ignorent.


Dédoublement de la personne alitée.

À l'exception des autres cobayes du projet, qui deviennent presque tous des soldats lobotomisés et agités de tics, Hiyuri souffre "seulement" d'une double personnalité. En l'occurrence, son "âme" est obligée de cohabiter avec celle de Sayoko qui prend parfois le contrôle de son corps. On aurait apprécié que le jeu de Mami Yamasaki soit différent selon que son personnage est contrôlé par Hiyuri ou par Sayoko, mais ce n'est pas le cas et ce n'est généralement que grâce aux dialogues qu'on sait quelle personnalité domine.


C'est un coup à embrasser la mauvaise personne, ça.

Toujours est-il que quand il comprend que l'âme de son épouse se trouve dans le corps de Hiyuri, Kooichiroo "les" aide à s'enfuir de LIS et ensemble, ils partent à la recherche du tout premier persona, la seule personne à pouvoir inverser le processus et ramener Sayoko à la vie tout en permettant à Hiyuri de retrouver enfin sa véritable personnalité. Évidemment, leur tâche sera compliquée par les autres personas que LIS lance à leur poursuite.


Le premier persona préfère garder l'anonymat.


Ben, oui, je suis le premier persona et "persona" veut dire "masque", donc le fait que je mette un masque, c'est rigolo, non?

Autant le dire tout de suite, l'intrigue privilégie le road movie et se concentre moins sur les scènes d'action que sur les relations ambiguës que tissent Kooichiroo avec Hiyuri/Sayoko. Il y a, en tout et pour tout, deux scènes de combat (plus une qui se déroule hors-champ) mais elles sont de toute beauté, en particulier le combat final qui oppose Hiyuri à toute une armée de personas.


Les autres personas: des armoires à glace pas commodes.


Ça va être dur de les encercler.

Malheureusement, le scénariste enchaîne ensuite sur une incohérence doublée d'une faute de goût. En effet, après que Hiyuri ait envoyé toute cette armée au tapis sans difficulté, l'un de ses adversaires se relève et ... la met minable en quelques secondes? Bon, temps mort! Je veux bien que, pour des raisons de suspense, le personnage principal, si puissant soit-il, soit mis en difficulté par ses adversaires à un moment ou à un autre, mais il faut quand même un minimum de cohérence, que diantre! C'est d'autant plus idiot que le scénariste a doté l'héroïne d'une "kryptonite" qui aurait pu justifier cette situation: Hiyuri est en effet censée perdre brutalement ses forces lorsqu'elle atteint une "limite". Bon, je reconnais que comme point faible, on aurait pu faire plus détaillé.


Embêter Hiyuri nuit gravement à la santé.


Pour des raisons de fan service, Hiyuri exécutera le combat final en sous-vêtements.

Quant à la faute de goût dont j'avais parlé, la voici: cet ennemi qui pose le plus de difficultés à l'héroïne est un non-personnage anonyme et même pas le dernier adversaire qu'elle affronte. Ce rôle est dévolu à un des savants du projet "persona", qui a utilisé sa méthode sur lui-même pour pouvoir affronter Hiyuri et qui sera malheureusement loin d'être à la hauteur, se contentant de se relever en souriant bêtement à chaque fois que l'héroïne l'envoie au tapis. Bref, il est franchement ridicule, en plus de passer pour un maso.


Tu vas pas taper sur quelqu'un qui porte des lunettes, quand même?


Ah, si, tiens.

Dommage que le point de départ du scénario soit aussi abracadabrant et qu'il y ait autant d'incohérences (Pourquoi certains personas sont de parfait soldats obéissants et pas d'autres? Pourquoi Hiyuri semble être la seule à souffrir de "limite" et de double personnalité? Pourquoi a-t-elle des difficultés contre un seul adversaire alors qu'elle vient de terrasser toute une armée?) car le film se laisse suivre grâce à une intrigue prenante, au triangle amoureux que forment malgré eux Hiyuri, Sayoko et Kooichiroo et qui nous vaut des séquences émotions très réussies (les flashbacks montrant Kooichiroo avec Sayoko, ou un épilogue qui refuse le happy end), et surtout à ses rares mais splendides scènes de combat. Brillante athlète et ancienne gymnaste, Mami Yamasaki n'a aucun mal à exécuter elle-même les scènes d'action mais on aurait aimé un meilleur jeu d'actrice de sa part. Il faut croire qu'elle est plus à l'aise dans le registre humoristique (BOOKENGER, INAZUMA, SANGIIN GIIN KOUHO MAMI).


- Tu es sure que ça va aller?
- Oui. Mais cette chronique était très éprouvante.

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