Année :
2008
Genre :
Amour aveugle.
Durée:
1 h 25

Avec:
Nao Nagasawa
(Shunkin)
Takumi Saitou
(Sasuke)

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SHUNKINSHO est, à l'origine, un livre du célèbre écrivain japonais Junichirou Tanizaki (1886-1965), déjà adapté plusieurs fois au cinéma et même sous forme de spectacle musical. Nous nous intéressons ici à l'adaptation la plus récente. L'action se déroule dans le Japon du XIXeme siècle et raconte la vie de Shunkin et de Sasuke, ainsi que les relations complexes qui les unissent.


Shunkin, de son vrai prénom Kin, est une professeur de musique d'une grande beauté et particulièrement douée pour jouer du koto (cithare à 13 cordes de 1m80 de long). On peut donc dire qu'elle porte un prénom prédestiné puisque "Kin" s'écrit avec le même kanji que "Koto". Mais Shunkin est également une personne égoïste et hautaine, très sévère avec ses élèves.


Do, Mi, Si, La, Do, Ré, Sol, Fa, Si, La, Si, Ré.

Comme Shunkin est aveugle, elle vit avec Sasuke qui lui sert de guide et qui l'assiste dans toutes les tâches quotidiennes. C'est bien simple: Shunkin ne fait absolument rien par elle-même à part jouer de son koto, et malheur à Sasuke s'il est mal accordé! En outre, Sasuke est également élève de Shunkin qui lui apprend à jouer du shamisen (luth à trois cordes). A ce sujet, le film comporte deux scènes qui se font écho: dans la première, Shunkin joue du koto tandis que, dans la pièce voisine, Sasuke mime une partition de shamisen; dans la seconde, c'est Sasuke qui joue du shamisen tandis que Shunkin mime une partition de koto.


Avant le air guitar, il y avait le air shamisen.

Malgré le caractère difficile de Shunkin, Sasuke lui est d'une fidélité sans faille et la traite pratiquement comme une déesse. Ce n'est d'ailleurs pas une façon de parler: quand il l'a rencontrée pour la première fois alors qu'ils étaient enfants, il a été frappé par sa ressemblance avec la déesse Kannon (et aussi par des gardes parce qu'il avait tenté de dérober une statue de ladite déesse). Cet amour n'est cependant peut être pas si platonique que ça, Shunkin ayant eu autrefois un enfant qui ressemblait beaucoup à Sasuke et qu'elle a préféré faire adopter.


Comme disait U96: Love sees no colour.

S'il n'y rien à redire sur les prestations de Takumi Saitou (Sasuke) et de Nao Nagasawa (Shunkin), parfaite dans un rôle de composition, le film comporte une grosse fausse note avec le personnage de Ritarou, l'amoureux trop entreprenant de Shunkin. Ce personnage exubérant et quasi-burlesque contraste avec le jeu sérieux du reste du casting, se révélant aussi incongru et déplacé qu'un clown à un enterrement.


On a du oublié de le lui préciser qu'on ne tournait pas une comédie.

Les histoires d'amour finissant mal en général, Shunkin et Sasuke connaîtront tous deux un sort cruel: Shunkin sera victime d'une agression qui la laissera défigurée et Sasuke se crevera les yeux pour pouvoir rester auprès d'elle, devenant par la suite lui-même professeur de musique. L'épilogue du film nous révèle que Shunkin et Sasuke vivent toujours ensemble des années plus tard (Le livre situe leurs morts respectivement aux années 21 et 40 de l'Ere Meijin, soit 1888 et 1907) tandis que Teru, la jeune apprentie de Sasuke devenue adulte entretemps, s'occupe désormais des tâches quotidiennes. La scène finale fait d'ailleurs écho à celle d'introduction en remplaçant Sasuke par Teru.


Teru, apprentie de Sasuke et narratrice du film.

Faisant la part belle à la psychologie de ses personnages, SHUNKINSHO souffre de certaines longueurs mais bénéficie de l'interprétation solide de ses deux acteurs principaux, même si l'ensemble est un peu gâché par le ridicule Ritarou.


Chronique terminée. Extinction des feux.

Toku-Actrice(s) :