Année :
2005
Genre : Post-a(pas de)po.
Durée: 1 h 36
Avec:
Kisaki Tokumori
(Yuki)
Yuka Kyoomoto
(Megumi)
Manami Shimada
(Reika)

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Le post-apo: ce genre immortalisé par le célèbre MAD MAX II, où des aventuriers solitaires et tourmentés parcourent une Terre dévastée par une guerre nucléaire et/ou bactériologique, par un dérèglement climatique et/ou par un effondrement de l'économie mondiale. Quand Zen Pictures s'attaque au genre, il faut s'attendre à un univers très féminin et surtout, à un manque de moyens flagrant.


L'action de BÔGYAKU NO BARA YUKI se déroule dans le futur après la "grande guerre". Sauf que ce futur post-apocalyptique-là n'a pas grand chose à voir avec celui de MAD MAX, ni même avec celui des nanars post-apo made in Cinecitta. Ici, pas de désert ou de carrières abandonnées, mais des forêts et des étendues verdoyantes, et même de nombreux véhicules roulant à l'arrière-plan et que les personnages font semblant de ne pas remarquer. Inutile de dire que la crédibilité de l'univers en prend déjà un coup.


JEU: Deux héroïnes sont cachées dans cette image. Sauras-tu les retrouver?

Côté scénario, c'est du classique mais pas mal, mêlant western et post-apo: la jeune Megumi veut rejoindre la ville fantôme de Dust City (en fait de ville fantôme, c'est juste un entrepôt désaffecté) pour y récupérer un précieux microprocesseur dont elle est la seule à connaître la cachette exacte. Ce microprocesseur est également convoité par l'organisation Garumudimere qui charge Reika de capturer Megumi pour l'obliger à révéler sa cachette.


Oh, j'ai peur. Je suis une gentille et je suis poursuivie par une méchante.


Je suis la méchante et je veux tuer la gentille.

En chemin, Megumi rencontre Yuki, une combattante redoutable qui accepte de lui servir de garde du corps jusqu'à Dust City. Yuki ne se montre cependant pas très efficace puisque dès leur deuxième rencontre avec Reika et ses sbires, Megumi est capturée tandis que Yuki est laissée pour morte avec un bras cassé (encore que le maquillage utilisé donne plutôt l'impression qu'elle est tombée sur une bouse de vache, mais passons).


Vous parlez d'une garde du corps!


La douleur est si forte qu'elle en oublie que c'est à l'autre bras qu'elle est blessée.

Yuki est recueillie et soignée par un ermite maître en arts-martiaux doublé d'un vague lookalike asiatique de Florent Pagny. Dès qu'elle reprend connaissance, Yuki l'attaque sans raison pour se rendre compte qu'il est beaucoup plus fort qu'elle. L'ermite accepte donc de lui faire suivre une formation accélérée avant son départ.


Vous n'aurez pas ma liberté de penser.


Zen Pictures n'aura jamais aussi bien porté son nom.

Là, on se dit que Yuki va infiltrer le QG de Garumudimere pour délivrer Megumi et affronter moult adversaires au passage. Et bien non: Megumi s'évade toute seule et sans effort, ses geôliers n'ayant pas jugé utile de l'enfermer, ni même de la surveiller, et elle retrouve Yuki tout à fait par hasard, donnant lieu à des effusions qui feraient passer les retrouvailles entre Caféolix et Ocatarinetabellatchitchix dans ASTERIX EN CORSE pour un modèle d'exubérance.


- Megumi, je suis folle de joie.
- Yuki, ta vue me remplit d'allégresse.

En effet, après avoir consacré la première moitié du film a établir une solide amitié entre Megumi et Yuki, le scénariste va l'oublier pour tout le reste du métrage. Ce qui aura d'ailleurs pour effet d'anéantir toute la tension dramatique du twist final, déjà largement spoilé par le trailer, merci aux gars du service marketting. Quoi qu'il en soit, après quelques minutes de dialogue, le scénariste se rend compte que la situation ne le mène nulle part et donc, rebelotte: Reika et ses sbires leur retombent dessus, Megumi est recapturée et Yuki se refait mettre minable (c'était bien la peine de s'entrainer avec le sosie de Florent Pagny!).


Le serpent-plastique, proche cousin du serpent-chaussette.

A ce stade du récit, Yuki commence quand même à passer pour une sacrée looseuse. Il faut dire que la pauvre se caractérise par un manque de bol assez incroyable. Yuki et Megumi trouvent asile chez quelqu'un? Ce quelqu'un va les droguer et essayer de les tuer! Yuki, griévement blessée, est soignée par une infirmière? Ladite infirmière en profite pour l'enchaîner et la violer! (au risque de décevoir les plus pervers d'entre vous, la scène s'arrête juste avant de devenir intéressante mais ne laisse aucun doute sur le sort de l'héroïne) A croire que sa mère a accouché sous une échelle un vendredi 13.


La suite sera diffusée sur Canal+ le premier samedi du mois.

Pourtant, Yuki n'est pas manchote au combat et ne se sépare jamais de sa précieuse guitare-épée, une arme aussi improbable qu'originale (encore que, connaissant Zen Pictures, je ne serais pas surpris qu'elle soit inspirée d'un concept préexistant) dont elle ne se servira pourtant qu'une fois et contre son adversaire le moins fort de tout le film. Le reste du temps, elle préfère se servir de ses poings, voire de ridicules branchettes. Les combats sont cependant de bonne facture (c'est Kisaki Tokumori qui joue le rôle quand même) mais un peu gâchés par une musique épique consistant en une douzaine de notes répétées en boucle. Vite soulant et surtout, très difficile à se sortir de la tête ensuite.


J'ai la guitare qui me démange, alors je gratte un petit peu.


J'ai l'épée qui me démange, alors je brette un petit peu.


Dialogue à bâtons rompus.

Contre elle, l'organisation Garumudimere consiste en Reika, Dokutoru, un chef ayant l'aspect d'une sculpture murale représentant une araignée, et trois sbires. En effet, si Zen Pictures affuble généralement les soldats ennemis de masques pour faire croire à une armée innombrable alors qu'ils ne sont incarnés que par une demi-douzaine de figurants maximum, ils restent ici à visage découvert. Vous avouerez quand même qu'une armée de cinq personnes, ça fait tout de suite moins menaçant.


Dokutoru me rappelle un peu Golem XIII de SAN KU KAI.


En beaucoup plus petit, évidemment.

Niveau costume, Reika est très sexy dans son costume moulant à motif d'araignée (il faudra cependant m'expliquer l'utilité de la chaîne autour du cou) et le look de cowgirl de Yuki EST assez joli (quoi qu'un peu rembourré, sans doute pour ne pas trop contraster avec l'opulente poitrine de Reika. Si vous ne me croyez pas, je vous renvoie à son fameux plan no-bra dans COSMOLADY).


Tetsuki, cyborg mécanicien et ancien compagnon d'armes de Yuki: n'est pas Terminator qui veut.


Regardez-moi dans les yeux.


J'ai dit les yeux.

Par contre, les autres personnages sont beaucoup moins chanceux, en particulier Megumi. A la vue de sa tenue, trois explications (pas incompatibles entre elles) sont possibles :
1°) La costumière est daltonienne.
2°) La costumière est alcoolique.
3°) La costumière a un compte à régler avec l'actrice.


Megumi condamnée à mort pour outrage au bon goût vestimentaire.

Déjà pas aidée par un costume des plus ridicules, la pauvre Yuka Kyoomoto (qu'on reverra plus tard dans la mini-série MAINICHI GA SUROYOBI) est de surcroît une comédienne peu convaincante, donnant en permanence l'impression d'être neurasthénique, et une combattante pas du tout crédible, n'ayant ni la carrure, ni les compétences pour rivaliser avec les autres acteurs.


Dust City, nous voici!


Et oui, c'est pour ce minuscule machin qu'elles se sont donné tout ce mal.

Même si l'histoire n'est pas mal quoique classique, BÔGYAKU NO BARA YUKI souffre de longueurs, notamment les scènes où Reika torture Megumi (mais comme ce genre de scène est un peu la marque de fabrique de Zen Pictures …) et d'une héroïne looseuse qui se rattrapera heureusement lors du combat final. A réserver aux fans de Kisaki Tokumori, toujours aussi savoureuse, et aux amateurs d'humour involontaire.


I'm a poor lonesome cowgirl ...

Toku-Actrice(s) :