Série :


FICHE TECHNIQUE



Année : 1995
Pays : États-Unis
Catégorie(s) : Animation, Science fiction
Thèmes : Extra-terrestres, Guerre, Jumelles, Maladie mortelle.
Genre : SF SM.
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SÉRIE


Après une première saison en forme de moyen métrage découpé en segments de deux minutes et une deuxième composée de courtes scénettes, Peter Chung allait encore changer de formule pour la troisième salve d'aventures de son espionne au look de dominatrice Æon Flux, abandonnant les histoires courtes sans paroles pour des épisodes dialogués d'une vingtaine de minutes.


Il n'y a pas que la situation qu'elle domine.

Ce nouveau format lui permet de raconter des histoires plus complexes et de développer son univers et ses personnages. L'action se déroule donc dans un futur où Trevor Goodchild, un politicien doublé d'un scientifique, a pris le contrôle de la nation de Bregna après avoir évincé le président Clavius. Pour sa défense, il est persuadé d'œuvrer pour le bien de ses citoyens et à côté de son prédécesseur, Donald Trump pouvait VRAIMENT passer pour un génie très stable.


Se faire transformer en passage secret n'a pas dû arranger la santé mentale de Clavius.


Trevor prétend n'avoir rien à cacher à ses citoyens.


Une journaliste ayant tenté de le tuer avec une arme cachée durant une interview ...


… il prend ses précautions avec les suivantes.


Sa tête des mauvais jours.

Sa politique ne plaît guère à la contrée voisine, Monica, dont une des agentes, Æon Flux, multiplie les attaques contre ses projets, ce qui n'empêche pas les deux ennemis d'avoir une relation particulièrement ambiguë: ils sont clairement attirés l'un par l'autre, adorent se rendre mutuellement jaloux et Trevor laisse même parfois délibérément Æon saboter les projets auxquels il est en réalité opposé.


Est-ce qu'ils pourraient décider une bonne fois pour toutes s'ils veulent faire l'amour ou la guerre?


Trevor va jusqu'à engager des cosplayeuses pour occuper ses nuits.


Métaphore, quand tu nous tiens ...


Là, ce n'est même pas censé en être une.


Alors? Heureuse?

Trevor devrait d'ailleurs se méfier car les relations avec Æon ont une fâcheuse tendance à mal se terminer. Quand ses amies ne sont pas des agentes doubles qu'elle s'empresse d'éliminer, elles se retournent contre elle en croyant, le plus souvent à tort, qu'elle les a trahies. Quant à ceux qu'elle tente d'aider, ils finissent mutilés, accidentellement tués ou volontairement amnésiques.


La future ex-meilleure amie d'Æon.

Et même si elle a perdu sa fâcheuse habitude de mourir à chaque épisode, Æon n'est pas toujours épargnée et certaines de ses aventures se terminent très mal pour elle: immergée dans un liquide paralysant où elle contemple horrifiée son unique moyen de s'en sortir qui flotte à quelques mètres d'elle, abattue pour sauver son clone qui devient l'héroïne du reste de la série, s'interrogeant sur son libre arbitre après que Trevor lui a peut-être greffé une conscience sous la forme d'un robot filiforme introduit par le nombril ...


Attention à ne pas confondre conscience et science conne.

Même la santé mentale du spectateur ne s'en sort pas toujours indemne. La faute à deux épisodes particulièrement abscons: The Demiurge qui mélange, entre autres, divinité réincarnée et ce que je suppose être un chat de Schrödinger, et surtout Chronophasia où Æon vit plusieurs versions différentes des mêmes événements avant de devenir une mère de famille à notre époque. Quant à savoir si c'est le fait d'un étrange enfant contrôlant le temps ou à cause d'un virus qui rend fou ...


Même l'héroïne renonce à comprendre!


Une trinité pas très sainte.


Il faudrait savoir à quelle époque se passe la série!

Malgré quelques épisodes laissant Æon dans une situation apparemment sans issue et des aventures suffisamment indépendantes pour que la plupart puissent être vues dans n'importe quel ordre (L'édition DVD sur laquelle est basé ce dossier les classe d'ailleurs par réalisateur, modifiant ainsi celui dans lequel elles avaient été diffusées), la saison possède quand même une continuité qui était absente des précédentes. On remarque ainsi certains véhicules et décors récurrents, notamment l'appartement monican de "l'héroïne" Æon Flux et le palais présidentiel du"méchant" Trevor Goodchild. De même, le deuxième épisode révèle l'existence d'un système de sécurité amputant les membres de ceux qui tentent de franchir la frontière séparant Bregna de Monica et on croise dans les suivants quelques amputés dont on suppose qu'ils en ont été victimes.


L'amputation se fait sous anesthésie. Restons humains.


De quoi couper toute envie de passer la frontière.

Citons également l'épisode où Trevor s'adonne au clonage: il y est secondé par trois assistants rapidement assassinés par Æon mais dont une scène ultérieure nous révèle que leur employeur possède des échantillons de leur ADN, suggérant qu'il a pu les cloner. Et effectivement, on revoit les trois affreux dans le tout dernier épisode.


Logique qu'un épisode consacré au clonage comporte plusieurs plans avec des miroirs.


Æon est tellement narcissique qu'elle s'éprend de son propre clone.

Pour le reste, Peter Chung donne libre cours à son imagination débridée pour peupler son monde de véhicules et de gadgets aussi imaginatifs que fonctionnels, de créatures bigarrées, de modifications corporelles dérangeantes (La langue lance-grappin et les pieds préhensiles de Scaphandra) et de costumes alternant entre l'attirail SM et le défilé de mode surréaliste.


Gogo-gadetojambes!


Document prouvant qu'Æon porte parfois des tenues couvrantes.


Mais ça dure rarement longtemps.


Certains designs n'auraient pas détonné dans L'Incal.


Trevor et son truc en plumes.


Mon look est-il assez branché?


Pas encore, laisse-moi faire.


Bon, ben, moi, je vais me coucher.



BILAN


Concept = 5 / 5
Malgré le changement de format et l'ajout d'une continuité, la série continue de fonctionner comme une anthologie de science-fiction dont chaque épisode aborde un thème différent.



Scénario (Intrigue globale) = 3 / 5
Il n'y a pas d'intrigue fil rouge mais la saison arrive à nous faire comprendre, via quelques éléments récurrents, que ses épisodes se déroulent dans une même continuité, même si ça implique de se creuser parfois la tête pour savoir comment Æon s'est sortie de la situation inextricable dans laquelle on l'avait laissée à la fin du précédent.



Scénario (Épisodes) = 4,8 / 5
Malgré deux épisodes assez déroutants, la qualité est au rendez-vous avec des récits d'anticipation aux conclusions souvent pessimistes et dont les thèmes invitent à la réflexion. (Voir la section Épisodes pour plus de détails.)



Héroïne = 5 / 5
Si dans son premier épisode, la saison présente Æon Flux comme un espionne calculatrice ayant plusieurs coups d'avance sur les autres, semblant ainsi prendre le contre-pied des précédentes qui jouaient sur son côté looseuse, c'est pour mieux changer son fusil d'épaule dans les suivants pour en faire une héroïne vouée à l'échec dont même les missions réussies se terminent par des tragédies.



Antagoniste = 5 / 5
La série évite le manichéisme et joue la carte de l'ambiguïté morale en faisant du "méchant" Trevor Goodchild un dictateur bien intentionné persuadé que ses actions sont bénéfiques à son peuple, même quand elles impliquent la suppression des libertés et du libre arbitre ou le sacrifice de quelques individus. Inversement, Æon a beau être la protagoniste, on peut difficilement la qualifier d'héroïne tant ses méthodes restent celles d'une terroriste manipulatrice.



Autres personnages = 5 / 5
La série fourmille de personnages originaux et mémorables aux destins souvent tragiques.



Costume(s) = 5 / 5
Si on retient surtout les tenues SM (et variées) de l'héroïne, la série fourmille de vêtements originaux et bigarrés.



Technologie = 5 / 5
La série est un véritable festival d'armes, machines et véhicules aussi inventifs que crédibles.



Décors = 5 / 5
Cette saison permet aux auteurs de créer d'avantage de décors futuristes, parfois surréalistes.



Graphismes et animation = 4,5 / 5
On retrouve les qualités (animation fluide, graphisme atypique et chara design original et inventif) et les défauts (Soucis de proportions et de raccourcis sous certains angles) des deux saisons précédentes.



Musiques = 5 / 5
On retrouve les excellentes compositions de Drew Neumann.



Générique(s) = 5 / 5
Particulièrement dynamique, le générique arrive à transmettre énormément d'informations sur la série - le régime scientifico-totalitaire instauré par Trevor, son obsession pour Æon, les actions terroristes de cette dernière et leur relation ambiguë - avant de se terminer comme celui des saisons précédentes: sur une mouche prisonnière d'un œil. Il est accompagné de ce dialogue entre les deux ennemis/amants:

Trevor - The dream to awaken our world. (Le rêve de réveiller notre monde.)
Æon - You're out of control. (Tu es hors de contrôle.)
Trevor - I take control. Whose side are you on? (Je prend le contrôle. Dans quel camp es-tu?)
Æon - I take no side. (Je ne choisis aucun camp.)
Trevor - You're skating the edge. (Tu flirtes avec la limite.)
Æon - I am the edge. (Je suis la limite.)
Trevor - What you truly want, only I can give. (Ce que tu veux vraiment, moi-seul peux te l'offrir.)
Æon - You can't give it, you can't even buy it, and you just don't ... get it. (Tu ne peux pas l'offrir, tu ne peux même pas l'acheter, et tu ne comprends simplement ... pas.)





NOTE FINALE = 19,1 / 20