Année :
2008
Genre : Ninjettes qui en jettent.
Durée: 1h12

Avec:
Ichie Tanaka
(Kaname)
Rie Tezuka
(Kasumi)
Miro
(Ryuuki)
Miyo Nano
(Touya)
Rei Sahara
(Hiruda)
Maho Rukawa
(Kakune)


A une époque, Zen Pictures tenta brièvement de publier des magazines consacrés à leurs productions et accompagnés chacun d'un DVD contenant un ou plusieurs métrages inédits. Le nombre total de numéros parus, toutes séries confondues, n’atteint même pas la dizaine. Quant aux DVDs qui étaient inclus avec, la plupart donnaient l’impression de servir à écouler des films prévus pour une édition standard mais dont on se serait rendu compte trop tard qu’ils étaient trop mauvais pour pouvoir se vendre. Il y avait bien sûr des exceptions avec des films prévus dès le début pour être publiés sous cette forme, comme BOUNCER, vendu avec le quatrième et dernier numéro de SUPER-HEROINE MAGAZINE. Les films appartenant à cette catégorie étant souvent de bonnes surprises (les épilogues de ONNA SENTOUIN MONOGATARI et de TRIPLE LANCER, ainsi qu’une suite de GAIA RANGER), est-ce le cas de BOUNCER?


BOUNCER met en scène les quatre sœurs Kurogari: Ryuuki (aucun lien avec le Kamen Rider du même nom), Touya, Hiruda et Kakune, lesquelles recherchent un légendaire "écrit interdit" n’apparaissant qu’une fois par siècle et contenant un secret qui leur permettrait de conquérir le monde. La seule personne à connaître la cachette de cet artefact est la jeune Kasumi, protégée par Kaname, une femme ninja qui est à la fois sa garde du corps et son mentor.


Kaname, la ninjette noire.


Kasumi, la ninjette rose.


Les soeurs Karugari, interprétées par le quatuor féminin des Complete Kids au complet.


Ryuuki (Ryuu = Dragon), l'ainée spécialiste du combat à main nue.


Touya (Tou = Abeille), spécialiste de la lance.


Hiruda (Hiru = Sangsue), spécialiste du fouet.


Kakune (Kaku = Grue), la benjamine spécialiste du combat à l'épée.

J’aimerais pouvoir vous dire qu’à partir de ce postulat de départ vont s’enchaîner combats et courses poursuites opposant les sœurs Kurogari à Kaname et Kasumi. Mais au lieu de ça, sitôt avertie de la menace, Kasumi s’enfuit tandis que Kaname fait diversion avec une fausse Kasumi et se fait capturer. Du coup, Kasumi se livre aux sœurs Kurogari en échange de la libération de son amie mais Kaname s’est entretemps enfuit avec l’aide de Kakune (d’ailleurs, histoire que le spectateur comprenne bien qu’elle est plus gentille que ses trois sœurs, on nous la montre toutes les cinq minutes hésiter à les suivre ou détourner le regard quand elles brutalisent une des héroïnes). Du coup, Kaname retourne au QG des sœurs Kurogari pour délivrer Kasumi, mais celle-ci s’est entretemps échappée grâce à l’aide de Kakune. Du coup, Kaname et Kasumi partent aider Kakune à combattre ses propres sœurs qui veulent la punir de sa trahison, le tout débouchant (enfin) sur un affrontement final hélas bien bref.


Pour remercier Kakune de l'avoir aidée, Kasumi lui offre …


Une panoplie de ninjette blanche.


Zut! Ma panoplie de ninjette rose est toute déchirée.


Tant pis, je vais me battre en collant noir hyper-moulant.

Au cas où vous vous poseriez la question : oui, je viens de vous résumer l’intégralité du film : un vague Mac Guffin comme point de départ, deux-trois scènes de torture ultra-softs, beaucoup de blabla, et un combat final bien trop vite réglé. Ah, j’oubliais: on a aussi droit à un twist en mousse avec Kasumi qui n’est pas la vraie Kasumi mais sa sœur (quant à la vraie, on ne la verra jamais).


A la demande de Kasumi, son chauffeur arrête leur voiture en plein milieu du trajet.


Et par la magie du faux raccord, le véhicule est soigneusement garé devant une maison au plan suivant.


Autre exemple: ces deux scènes censées se dérouler simultanément.


Ou encore, cette fléchette dont la trajectoire défie les lois de la balistique.

C’est d’autant plus dommage qu’à la vue du casting, on était en droit de s’attendre à plus d’action. En effet, dans le rôle des sœurs Kurogari, on a les membres féminins des Complete Kids, troupe spécialisée dans les cascades et les scènes d’action en tout genre et qui collaborait souvent avec Zen Pictures à l’époque. Face à elles, on trouve Ichie Tanaka et Rie Tezuka, qui ont déjà eu l'occasion de prouver qu’elles étaient capables de tourner des scènes de combat crédibles et impressionnantes. Signalons d’ailleurs au passage que si leurs combats, bien que rares, sont de qualité, le jeu d’actrice de Tezuka laisse énormément à désirer alors qu’elle nous avait habitués à beaucoup mieux.


Hugh! Visages pâles arriver par le Nord.


Est-il vraiment nécessaire d'esquiver une attaque portée à une telle distance?


Je casse tout pour bien montrer que je suis en colère.

A-t-on au moins droit à ces moments de nawak qui font le charme des productions de Zen Pictures? Hélas, ils sont bien rares: une poupée qui se change en fausse Kasumi, une torture qui transforme la vraie Kasumi en pelote d’épingles (je dis "la vraie" mais en vertu du twist en mousse mentionné plus haut, la vraie est elle-aussi une fausse), Kakune qui disparaît dans une pluie de plumes blanches. C’est tout et c’est bien peu.


J'imagine qu'on peut trouver cette poupée dans tous les bons magasins d'articles ninjas.


La torture dite "du hérisson".


Elles se sont enfuies! Si on les retrouve, on leur vole dans les plumes!


BOUNCER n’appartient donc pas à la catégorie "bonne surprise" des films vendus avec les magazines de Zen Pictures. Vient-il pour autant grossir la liste des navets? Non, car il n’est pas nul non plus, sauvé par un combat final bref mais de qualité et le charisme de ses actrices principales. Un "ni chaud, ni froid", donc.



Oserai-je faire un jeu de mot sur les liens fraternels? (Ah, oui, tiens.)

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