Année : 2016
Pays : USA
Catégorie(s) : Arrowverse, Science-fiction, Super-héros.
Genre : Man of steel s'habille en Prada

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LA SÉRIE


Après les lancements réussis d'Arrow et de Flash, la même équipe allait adapter en série live un troisième personnage de DC comics, féminin cette fois. Et de même qu'Arrow avait été créé pour faire du Batman sans Batman, cette troisième série allait être un moyen de faire du Superman sans Superman en mettant en scène sa cousine Kara Zor-El alias Supergirl. Un pari risqué car la précédente adaptation live du personnage dans un film de 1984, plombée par un scénario comportant autant de trous que le rapport annuel de Fantasio sur les jeux de plage du journal, avait été un bide retentissant. On a donc affaire à une série qui doit faire ses preuves pour sortir de l'ombre de Superman et dont l'héroïne doit faire la même chose. C'est superméta!


Réussira-t-elle à voler de ses propres ailes?

Si dans les comics, Supergirl a connu plusieurs incarnations, la plus connue reste celle du Silver Age: une cousine plus jeune et inexpérimentée de Kal-El alias Clark Kent alias Superman qui est arrivée sur Terre à l'adolescence. La version moderne du personnage en est d'ailleurs très proche, tout en apportant quelques modifications à ses origines qui impliquaient qu'une partie des Kryptoniens avaient survécu à la destruction de leur planète sur un fragment protégé par une bulle d'air, ce qui demanderait aujourd'hui une supersuspension d'incrédulité.


L'incrédulité suspendue dans le vide spatial (Allégorie).

Cette adaptation live mixe des éléments des deux versions. Kara Zor-El y est la cousine de Kal-El, envoyée sur Terre en même temps que lui pour le protéger. Malheureusement, l'explosion de Krypton dévie sa navette qui se retrouve coincée dans la Zone Fantôme. Quand elle parvient à en sortir - dans des circonstances qui seront expliquées plus tard dans la série - et arrive enfin sur Terre, c'est pour découvrir que plus de 20 ans se sont écoulés depuis son départ et que si elle n'a pas vieilli pour cause d'animation suspendue, son cousin qui avait 13 ans de moins qu'elle est désormais un adulte protégeant la Terre sous l'identité de Superman.


Document prouvant que bébé (joué par une fille), Superman avait déjà sa célèbre mèche.


Autant vous le dire tout de suite: les rares apparitions de Superman adulte dans cette saison sont brèves et ne montrent jamais son visage.


Et ses conversations avec Kara se font via Whatsapp.


Guest-starring: les pieds de Superman.

Sa mission initiale n'étant plus d'actualité, Kara est confiée aux Danvers, un couple de scientifiques amis de Superman, et elle devient des années plus tard l'assistante de la tyrannique mais juste Cat Grant, "La Reine de Tous les Médias". Les auteurs se sont en effet dit que puisque le personnage principal était une fille, la série devait s'inspirer des chick flicks, faisant ainsi au premier degré ce qu'un sketch du Saturday Night Live faisait au second pour se moquer justement de ce genre de raisonnement! Et donc, les scènes montrant l'héroïne en civil ressemblent à un remake de Le Diable S'Habille en Prada, en heureusement plus drôle et moins mauvais (Je n'ai jamais compris pourquoi, à chaque fois que je qualifie ce film de navet, les membres féminins de l'assistance me regardent comme si je venais de critiquer le dernier monochrome de Machinsky à un vernissage germanopratin).


Jouée par une Callista Flockhart impériale, Cat Grant dirige l'empire médiatique de Catco Worldwide Media d'une main de fer. Une sacrée évolution pour celle qui, dans Lois & Clark, était une ravissante idiote qui croyait qu'un tsunami était un dessert italien.


La vision laser est un pouvoir bien pratique pour réchauffer le latte de son employeuse.


Attention, toutefois, à ne pas trop forcer la dose.

Estimant que le monde n'a pas besoin d'un deuxième Superman, Kara se "satisfait" de sa vie ordinaire (Ce qui rappelle la version du Silver Age qui, à ses débuts, cachait son existence au monde) tout en éprouvant l'envie d'utiliser ses pouvoirs pour aider les autres. Elle en a finalement l'occasion quand l'avion transportant sa sœur adoptive Alex est victime d'un sabotage et qu'elle doit utiliser ses pouvoirs en public pour sauver l'appareil.


C'est le moment de me jeter à l'eau!


Je ne pensais pas le faire aussi littéralement.

Toute excitée par l'expérience et ayant clairement des soucis avec le concept d'identité secrète, Kara en parle dès le lendemain à son collègue Winn Schott, un informaticien timide qui en pince secrètement pour elle. Le problème est que, comme le personnage et leurs relations n'ont été que très vaguement introduits, on a l'impression qu'elle révèle son secret au premier imbécile venu.


Bonjour, je suis le premier imbécile venu, ravi de vous rencontrer.


Winn l'aidera à se confectionner un costume ... avec quelques dérapages au départ.


Tu sais que tu vas avoir du mal à garder ton identité secrète si tu te mets à utiliser le même code couleur pour ton costume ET tes vêtements civils.

Il n'est cependant pas le seul à connaître sa double identité, c'est aussi le cas de James Olsen, BFF de Superman et ancien photographe du Daily Planet fraîchement muté au département artistique de Catco Worldwide Media. Il est cependant très différent de sa version comics. Et non, je ne dis pas ça pour la raison qui a fait hurler les guignols anti-SJW (Au moins, contrairement à Perry White dans Man of Steel, on n'a pas l'impression que c'est pour faire un mauvais jeu de mot), mais parce qu'au lieu d'être un faire-valoir timide, naïf et gaffeur (ce qui aurait fait double emploi avec Winn), c'est un personnage courageux, volontaire et badass, une évolution qui fait sens dans un monde où Sup est actif depuis plus de 10 ans. Lui et Winn apportent à Kara (Baptisée Supergirl par Cat) un soutien logistique dont elle a bien besoin à ses débuts, puisque son inexpérience lui fait multiplier les gaffes et qu'elle est constamment comparée à son cousin. Ses deux assistants forment également un triangle amoureux avec elle, puisqu'elle a le béguin pour James sans se rendre compte que Winn en pince pour elle.


Le triangle devient un rectangle quand Lucy Lane, ex de James et sœur de qui-vous-savez, revient dans sa vie.

Les exploits de Supergirl attirent rapidement l'attention du DEO, une organisation secrète chargée de combattre les menaces extra-terrestres. L'occasion pour Kara de découvrir qu'Alex travaille en réalité pour eux et qu'en quittant la Zone Fantôme, sa navette a emmené sur Terre Fort Rozz, un gigantesque vaisseau-prison où les Kryptoniens incarcéraient de dangereux criminels aliens agissant désormais sur Terre. Elle décide donc d'aider le DEO à les capturer, une tâche qui se complique quand elle découvre que ses adversaires sont dirigés par sa propre tante, Astra. Cette dernière est cependant un personnage assez ambivalent: s'opposant à sa nièce tout en ayant de l'attachement pour elle au point de vouloir la rallier à sa cause et projetant d'asservir les Terriens pour empêcher leur planète de connaître le même destin que Krypton. Malheureusement, des soucis de disponibilité de l'actrice obligeront les scénaristes à tuer prématurément son personnage pour la remplacer par son mari, le nettement moins intéressant Non.


Une sacrée promotion pour celui qui, dans les deux premiers films Superman, était le second "aussi inapte à la réflexion qu'à la parole" de Zod.


Joins-toi à moi et ensemble, nous régnerons sur la Terre en tant que tante et nièce.

Un autre élément qui complique sa mission: le chef du DEO, Hank Henshaw, est un personnage assez louche, dissimulant des pouvoirs à ses subalternes et ayant peut-être joué un rôle dans la disparition du père adoptif de Kara. Il est même encore plus suspect aux yeux des lecteurs de comics qui savent que Hank Henshaw est le vrai nom du Cyborg Superman, un des pires ennemis de l'homme d'acier. Mais non, fausse piste: Hank est en réalité une version live de J'onn J'onzz alias Martian Manhunter, premier super-héros du Silver Age et membre fondateur de la Justice League. Martien Vert réfugié sur Terre après que son peuple a été exterminé par les belliqueux Martiens Blancs, il utilise ses pouvoirs de polymorphe pour cacher sa vraie nature car, contrairement à Clark et à Kara, il a un aspect inhumain qui lui attire haine et suspicion. Ce personnage étant une parabole sur les préjugés et la discrimination, il est logique de le faire jouer par un acteur noir, d'autant plus que beaucoup considèrent que, dans les comics, J'onn était un moyen de mettre en scène un personnage noir qui ne serait pas vraiment noir à une époque où la Comics Code Authority était frileuse à ce sujet au point de demander d'en retirer un ... d'un récit de SF traitant du racisme!


On fait un bout de vol ensemble?


Les Martiens Blancs n'ont pas des têtes de porte-bonheurs.


Grrrr! Agrogro! Méchante!

En plus de criminels extra-terrestres et de terriens à super-pouvoirs, Supergirl doit également se méfier de Maxwell Lord, un milliardaire surdoué mais paranoïaque convaincu qu'elle est une menace potentielle et étudiant ses pouvoirs pour mieux l'éliminer. Comme Astra, cet équivalent de Lex Luthor est un ennemi ambivalent, convaincu d'œuvrer pour le bien commun et pour qui la fin justifie les moyens.


Pour éliminer Supergirl, Lord fabrique un double nommée Bizarro.


Pas au point, ce double.

Vous l'avez sans doute remarqué, l'intrigue principale de cette première saison s'inspire beaucoup de celle de Man of Steel, sorti 3 ans plus tôt, mais en tenant compte des nombreux reproches qui lui avaient été faits. Les spectateurs n'aimaient pas que Superman tue et multiplie les dégâts collatéraux en affrontant Zod? Supergirl dit texto que "Superman ne tue pas" et interrompt un combat pour empêcher des débris d'écraser des passants innocents. Superman peine à contrôler ses pouvoirs qui ont attendu l'adolescence pour se manifester alors que ses adversaires kryptoniens les obtiennent et les maîtrisent instantanément, faisant passer le héros pour un gros nul? On corrige cette incohérence en faisant arriver Supergirl sur Terre à l'adolescence et en expliquant que les autres kryptoniens sont arrivés en même temps qu'elle mais ont attendu des années avant de se manifester, leur laissant amplement le temps d'apprendre à contrôler leurs nouvelles capacités. Même le discours du père terrien de Kara pour la dissuader d'utiliser ses pouvoirs après qu'elle s'en soit servi pour sauver des vies devant témoins est moins problématique. On a même droit à une excellente justification pour les lunettes qui dissimulent son identité.


Au départ, c'est un cadeau de son père terrien servant à neutraliser sa vision X le temps qu'elle apprenne à la contrôler mais qu'elle continuera à porter pour lui rendre hommage après sa mort.

Mais les auteurs s'inspirent également d'autres adaptations live de Superman et Supergirl, truffant la série de clins d'œil et de références. Déjà, au niveau du casting, la super-vilaine Indigo est jouée par la Supergirl de Smallville, Laura Vandervoort.


Non, je ne suis pas Mystique des X-Men. Pourquoi tout le monde me demande ça?

De même, les parents adoptifs de Kara, Jeremiah et Eliza Danvers, sont interprétés par Helen Slater, la Supergirl du film éponyme de 1984, et par Dean Cain, le Superman de Lois & Clark. Attendez une seconde? Si ses parents sont d'autres versions de Superman et de Supergirl, est-ce que ça veut dire qu'ils sont cousins?


Oh putain, elle a été adoptée par les Boutin!

De même, on voit Supergirl réitérer certains exploits que son cousin accomplissait dans le film de Richard Donner: dévier un missile de sa course, sauver un avion et un hélicoptère, empêcher un bus scolaire de choir d'un pont, descendre un chat d'un arbre ...


J'ai dit: un chat!


On retrouve aussi l'Omegahedron du Supergirl de 1984.


Même les dialogues font des références!


À l'occasion, les auteurs reprennent aussi des intrigues des comics. Ainsi, un des épisodes adapte (pas très bien, il faut l'avouer) For the Man Who Has Everything, un des meilleurs récits de Superman signé par Alan Moore et Dave Gibbons, le duo à qui on doit Watchmen.

Un des épisodes reprend même une partie de l'intrigue de Superman III avec une Supergirl rendue malfaisante par de la kryptonite synthétique. Sauf qu'au lieu de se contenter de redresser la tour de Pise et de saboter des tankers (Bon, on retrouve quand même la scène du bar vandalisé à coups de cacahuètes), elle ravage une partie de la ville en menaçant de tuer des civils et il lui faudra deux épisodes avant de retrouver la confiance du public.


La preuve qu'elle est devenue méchante: elle s'habille en noir.

Mais l'épisode s'inspire aussi d'un autre film mettant en scène un super-héros corrompu, Spider-Man III, puisque dans les deux cas, la version méchante du personnage principal fait renvoyer un collègue qui reviendra se venger après avoir acquis des super-pouvoirs. À Eddie Brock / Venom succède donc Siobhan Smythe / Silver Banshee; et malheureusement, les scénaristes de la série font la même erreur que ceux de Spider-Man III,. Pour ceux qui l'ignorent, dans les comics, Eddie Brock était à l'origine un brave type dont Spider-Man avait involontairement ruiné la vie en révélant indirectement qu'il avait sans le savoir écrit un article bidon alors que dans le film, c'est un connard qui réalise un faux scoop en toute connaissance de cause. Et c'est pareil avec Siobhan: au lieu d'en faire une victime voulant se venger de l'héroïne, les scénaristes la dépeignent comme une garce arriviste qui ne fait que récolter ce qu'elle a semé et ils prennent même la peine de préciser que dans sa famille, TOUTES les femmes sont détestables, au point que les rares tentatives pour lui apporter quelques nuances (révéler que son père était infidèle ou lui coller une amourette avec Winn) sonnent faux et artificielles. Pire: quand elle découvre qu'elle est victime d'une malédiction familiale qui pourrait lui coûter son âme, elle se dit que finalement, ça lui donne des pouvoirs trop cool, alors fuck son âme!


Seul point positif: son look est sympa.


Elle s'allie avec une autre super-vilaine, l'électrisante Livewire.


Comme nom, je propose les Peroxyded Pétasses.


Face à ce duo diabolique, Supergirl pourra compter sur l'aide de Flash qui passe faire coucou le temps d'un crossover, une tentative d'accroître sa vitesse l'ayant accidentellement envoyé sur la Terre de Supergirl.

En effet, même si Arrow, Flash et Supergirl appartiennent à l'Arrowverse et sont l'œuvre de la même équipe créative, elles ne sont pas diffusées sur la même chaîne (CW pour les deux premières et CBS pour la troisième) et se déroulent donc sur des Terres différentes. Un choix finalement assez pertinent puisqu'on voit mal comment les personnages de Flash auraient pu s'étonner de l'apparition des métahumains dans un monde où Superman aurait été actif depuis une bonne décennie. Et comme le concept des Terres parallèles a été introduit la même année dans Flash, ce crossover s'imposait comme une évidence.


C'est bien joli, les crossovers, mais comment je fais pour retourner sur ma chaîne, moi?


Cette chronique est à présent terminée. À vous les studios.



BILAN


Concept = 2 / 5
À trop piocher son inspiration à droite à gauche (Flash pour le personnage principal inexpérimenté coaché à distance par son entourage, Man of Steel pour l'intrigue générale, Le Diable S'Habille en Prada pour les scènes en civil, le Supergirl de 1984 et les Superman avec Christopher Reeves pour les clins d'œil), les auteurs accouchent d'une série sympathique mais impersonnelle qui peine à se libérer de ses influences. Un comble quand le thème principal de la saison est l'héroïne cherchant à se démarquer de son illustre cousin!



Scénario (Intrigue principale) = 3 / 5
Pas mal mais handicapé par son rectangle amoureux rasoir "because série centrée sur une fille" (Certes, la romance tenait une place importante dans les premières aventures de Supergirl où son cœur balançait entre Dick Malverne, Brainiac 5 et Jerro, mais c'était il y a près de 60 ans!), des repompes trop évidentes de Man of Steel et le remplacement trop rapide de l'antagoniste principal par un autre bien plus terne et monodimensionnel.



Scénario (Épisodes) ≈ 3,7 / 5
Plutôt efficaces dans l'ensemble, malgré une baisse notable de qualité dans les épisodes 13 à 15. (Voir la section Épisodes pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)



Humour = 5 / 5
Un point fort de cette série est qu'elle est très drôle, aussi bien par ses dialogues savoureux que par le personnage de Cat Grant.



Héroïne = 5 / 5
Super-héroïne débutante cherchant à faire ses preuves pour sortir de l'ombre de son cousin, Supergirl fait montre d'un idéalisme et d'un positivisme, parfois à la limite de la naïveté, qui la rendent immédiatement attachante.



Costume = 4 / 5
Même si je ne suis pas très fan des collants sombres (qu'on ne remarque heureusement plus au bout d'un moment), c'est une bonne modernisation du costume le plus iconique de Supergirl ... qui est ironiquement celui créé pour le film de 1984 qui avait bidé!



Pouvoirs et points faibles = 5 / 5
Conscients qu'un personnage principal trop puissant est difficilement exploitable, les auteurs ont la bonne idée de revoir un peu ceux de Supergirl à la baisse (Elle peut être blessée par des adversaires ou des armes assez puissants, a besoin de respirer, ne peut voler dans le vide spatial ...), ce qui permet de la mettre en difficulté sans avoir besoin de recourir systématiquement à la kryptonite.



Autre(s) super-héros ≈ 4,8 / 5
À part pour son identité humaine de directeur du DEO qui est propre à la série, J'onn J'onzz (Martian Manhunter) est une adaptation fidèle et réussie du premier super-héros DC du Silver Age dont il modernise brillamment le costume ultra-kitsch originel. On s'étonne quand même de la rapidité avec laquelle il apprend à maîtriser son pouvoir de modification des souvenirs alors qu'on ne le voit pas le réutiliser entre le moment où il rend accidentellement un garde amnésique et celui où il "reprogramme" sans soucis James Harper.



Allié(s) ≈ 3,7 / 5
Alex Danvers (5 / 5) est un très bon personnage de femme forte badass et a une excellente alchimie avec sa sœur d'adoption, tandis que Winn Schott (3 / 5) et James Olsen (3 / 5) sont sympathiques mais le triangle amoureux qu'ils forment avec l'héroïne devient vite barbant.



Entourage civil = 2,8 / 5
Très fun et magistralement incarnée par Calista Flockhart, Cat Grant (5 / 5) est un excellent personnage qui apparaît d'abord comme une simple patronne tyrannique avant de dévoiler ses nombreuses facettes à mesure que la série avance et que l'influence de Supergirl l'amène à s'ouvrir aux autres. Équivalent de Lex Luthor pour la fille d'acier, le charismatique Maxwell Lord (4 / 5) apparaît d'abord comme un personnage foncièrement antipathique, même si ses exactions sont motivées par de bonnes intentions, mais il se révèle lui aussi plus nuancé en apprenant à surmonter son arrogance et ses préjugés envers Supergirl, au point que tous les autres personnages semblent complètement oublier qu'il a causé sans remord la mort d'au moins sept personnes (Ethan Knox et les 6 "prototypes" de Bizarro)! Quand à Lucy Lane (2 / 5), malgré son potentiel (qui restera inexploité, le personnage n'apparaissant que dans cette saison), elle sert surtout à former un triangle amoureux inutile avec Kara et James Olsen. Enfin, Vasquez (0 / 5), le seul membre récurrent du DEO avec Alex et Henshaw, est un personnage-fonction sans personnalité.



Personnages secondaires = 2,1 / 5
Les personnages semi-réguliers sont évidemment les plus intéressants avec une mention spéciale pour les parents biologiques et adoptifs de Kara, Alura Zor-El se montrant même aussi ambivalente et intransigeante que sa sœur en utilisant sa fille à son insu pour la capturer tandis que son époux se résume hélas à un élément du décor. On retiendra également le général Sam Lane qui débute comme un militaire borné et alienophobe stéréotypé pour s'adoucir un peu dans les derniers épisodes où il apprend à faire confiance à Supergirl. Concernant les autres, hormis les deux fils de Cat Grant et quelques bonnes surprises comme Ethan Knox ou Alphonse Luzano, ce sont des personnages-fonctions aux personnalités peu ou pas développées.



Antagonistes principaux = 3 / 5
La série démarre très bien avec Astra, une adversaire ambivalente aux motivations nobles et dont les liens familiaux avec l'héroïne rendent leur opposition difficile pour l'une comme pour l'autre. Sa mort prématurée laisse malheureusement un goût d'inachevé et elle est remplacée par le bien plus terne et manichéen Non. Les deux ne sont pas très gâtés niveau costumes mais leurs pouvoirs identiques à ceux de l'héroïne en font des adversaires redoutables, encore plus après qu'ils aient découvert un moyen de se protéger contre la kryptonite.



Autres antagonistes ≈ 3,2 / 5
La liste d'ennemis de Supergirl étant moins connue et fournie que celle de son cousin, c'est surtout auprès de celui-ci que les scénaristes piochent les adversaires de la série (Ironiquement, le seul à avoir débuté comme un ennemi de la fille d'acier, Reactron, devient ici un ennemi juré de Superman) quand ils ne transforment pas des super-héros en super-vilains (Jemm, Red Tornado). Malgré quelques méchants réussis (Bizarro, Reactron, Toyman, les Martiens Blancs) et d'autres qui ont du potentiel (Livewire), beaucoup sont monodimensionnels, voire caricaturaux, la pire de tous étant paradoxalement celle qui apparaît dans le plus d'épisodes, Silver Banshee. (Voir la section Antagonistes pour plus de détails. Les moyennes sont arrondies à la décimale la plus proche.)



Décors = 4 / 5
De ce côté-là, la série représente un curieux paradoxe en nous offrant des décors magnifiques pour Krypton ou la Forteresse de Solitude mais sans pouvoir en montrer plus que deux-trois pièces et des plans d'exposition en extérieur pour des questions de budget.



Technologie = 5 / 5
Adaptation live de l'univers de Superman qui est le super-héros SF par excellence, la série se devait de nous faire rêver avec une technologie futuriste, qu'elle soit d'origine extra-terrestre ou l'œuvre de brillants scientifiques terriens, et de ce côté-là, c'est un sans-faute. Kelex, la capsule de Supergirl, la montre d'Olsen ou la clé de la Forteresse de Solitude semblent même sortir tout droit des cases du comics originel tout en paraissant parfaitement crédibles et fonctionnels.



Casting = 5 / 5
Même si pour moi, Helen Slater reste la meilleure incarnation de la fille d'acier, Melissa Benoist est parfaite dans le rôle, exprimant à merveille l'idéalisme et le positivisme de Supergirl tout en restant parfaitement crédible quand elle change de registre pour incarner Bizarro ou l'héroïne corrompue par la kryptonite rouge.



Combats = 5 / 5
Spectaculaires et exploitant bien les pouvoirs de l'héroïne et de ses adversaires.



Effets spéciaux = 4,5 / 5
Malgré quelques CGI flagrants qui sont l'exception et non la règle, ils sont d'un excellent niveau.



Musiques = 5 / 5
Compositeur attitré des séries de l'Arrowverse, Blake Neely se surpasse sur celle-ci avec des morceaux qui ne détonneraient pas à côté de ceux de John Williams ou de Jerry Goldsmith (La musique du Supergirl de 1984 est un des rares points que même les critiques les plus acerbes s'accordent à trouver excellent).



Générique(s) ≈ 2,7 / 5
La série s'ouvre sur un monologue de l'héroïne: When I was a child, my planet Krypton was dying. I was sent to Earth to protect my cousin. But my pod got knocked off-course and by the time I got here, my cousin had already grown up and become Superman. And so I hid my powers until recently when an accident forced me to reveal myself to the world. To most people, I'm an assistant at Catco Worldwide Media. But in secret, I work with my adoptive sister for the DEO to protect my city from alien life and anyone else that means to cause it harm. I am Supergirl. (Quand j'étais enfant, ma planète Krypton se mourait. J'ai été envoyée sur Terre pour protéger mon cousin. Mais ma capsule fut déviée de sa course et le temps pour moi d'arriver, mon cousin avait déjà grandi et était devenu Superman. Et donc, j'ai caché mes pouvoirs jusqu'à ce que récemment, un accident me force à révéler mon existence au monde. Pour la plupart des gens, je suis une assistante à Catco Worldwide Media. Mais en secret, je travaille avec ma sœur adoptive pour le DEO afin de protéger ma ville contre la vie extra-terrestre et tous ceux qui veulent lui faire du mal. Je suis Supergirl. Accompagné d'un thème inspirant très réussi, il est illustré par un montage d'extraits de la série résumant ses origines avant de nous présenter son travail quotidien et le DEO, puis des combats contre des super-vilains changeant à chaque épisode et une séquence finale où on la voit se changer avant de s'envoler. Si cette introduction est efficace, elle reprend la formule des autres séries du Arrowverse et est donc impersonnelle.


Après une séquence prégénérique, le titre apparaît sous la forme d'un logo 3D se déplaçant vers le spectateur. Il s'agit clairement d'un clin d'œil au générique du Superman de 1978 ... qui réussit l'exploit d'être moins réussi alors qu'il a été fait près de 40 ans après! (Thème = 4 / 5, Monologue & Montage = 3 / 5, Titre = 1 / 5, Moyenne = 2,7 / 5)


Enfin, le générique de fin est suivi d'un logo DC s'animant pour faire apparaître une Supergirl dessinée avant qu'une cape ne passe devant pendant qu'il est remplacé par celui de Warner reprenant les couleurs du costume de l'héroïne.




NOTE FINALE = 15,5 / 20