1980-1989

1980-1989

Durant les 80s, les quelques tentatives de relancer les franchises Ultraman et Kamen Rider après leur interruption en 1975 font long feu et l'industrie préfère se concentrer sur le Sentai (qui a intégré les codes des Super-Robots à partir de Battle Fever J en 1979), les Metal Heroes lancés avec Gavan (X-Or) en 1982 et les Toei Fushigi Comedy Series de Shôtarô Ishinomori, inaugurées avec Robot 8-chan en 1981. L'influence de Star Wars se fait sentir et le genre space opera contamine les séries live de cette époque où les héros usent souvent de technologie extraterrestre pour protéger la Terre contre des menaces venues de l'espace. Même les Kamen Riders, pourtant habitués à des ennemis d'origine terrienne, cèdent à cette mode en affrontant des adversaires aliens dans Kamen Rider Black RX.

Dans le secteur de l'animation, le genre Super-Robot cohabite désormais avec celui plus réaliste du Real Robot initié avec le premier Gundam, les Magical Girls connaissent un boum suite aux succès de Minky Momo (Gigi) et de Creamy Mami (Creamy, Merveilleuse Creamy), tandis que les adaptations à succès de mangas cultes publiés dans le magazine Shônen Jump se multiplient.

Les séries Japonaises continuent d'arriver en France avec un certain hétéroclisme, puisque les séries lives (Spectreman, Bioman, Gavan) et les animes de SF (Captain Future (Capitaine Flam), Cobra ) côtoient les adaptations de classiques littéraires telles que Tom Sawyer no Bôken (Tom Sawyer) ou Ie Naki Ko (Rémi Sans Famille) . Les jeunes spectateurs - et surtout leurs parents - habitués aux sages et pudibondes séries françaises et américaines, sont un peu désarçonnés par les thèmes matures, une relative violence et une bonne dose de nudité et de scènes sexy, particulièrement dans Cobra et Cat's Eye (sans parler des transformations dénudées de Gigi, un anime s'adressant pourtant aux petites filles). La polémique s'amplifie à la fin de la décennie alors que les productions japonaises se multiplient sur les écrans français grâce à la défunte Cinq et au Club Dorothée de TF1. Il faut dire que cette émission était produite par AB qui achetait et programmait des séries nippones à la pelle en n'ayant qu'une vague idée de leur contenu et en partant du principe qu'elles s'adressaient forcément aux enfants. D'où de nombreux dérapages comme la diffusion de l'ultraviolent Hokuto no Ken (Ken le Survivant), la présence du sexy et sanglant Cutie Honey (Cherry Miel) au milieu de DA pour petites filles, ou l'interruption en catastrophe du beaucoup trop sombre Oniisama e ... (Très Cher Frère ...). À ce stade, c'est un miracle qu'ils n'aient pas diffusé par erreur Urotsukidôji! Même si l'émission contribua grandement à la présence et à la popularité de la pop culture japonaise en France, elle est tristement célèbre pour son autocensure absurde visant à calmer les polémiques, ses séries diffusées incomplètement et ses doublages bâclés ou fantaisistes (Ceux de Ken et de City Hunter (Nicky Larson) où les comédiens de doublage se livrent à un véritable détournement sont d'ailleurs cultes).