![]() Studio(s) : Sunrise Créateur(s) : Yoshiyuki Tomino (富野 由悠季), Suzuki Yoshitake (鈴木 良武) Genre(s) : Anime, Super Robot, Muteki Sous-genre : Evangelion avec 18 ans d'avance. Thème(s) : Invasion extraterrestre, Série disponible sur : Amazon, Cdjapan, Yesasia, Zenmarket. Intermédiaires : Buyee, Celga. |
Introduction : |
Evangelion est souvent cité comme étant la première déconstruction du genre Super Robot. Pourtant, aussi révolutionnaire fut-elle, ce n'était pas la première série à se livrer à cet exercice de style, cet honneur revenant à Zambot 3, un anime de 1977.
|
Partie 1 - Les rescapés de Biar (Épisodes 1-9) |
Nous y suivons Kappei Jin, un voyou frimeur et irresponsable d'une douzaine d'années qui, accompagné de son chien Chiyonishiki, fait les 400 coups avec sa moto quand il ne se mesure pas à la bande de son rival Shingo Kôzuki pour impressionner Aki et Michi, ses jeunes admiratrices surnommées Busu Pair (Paire de Moches) en raison de leurs physiques relativement éloignés des canons de beauté conventionnels.
Présenté comme ça, Zambot 3 ressemble à une série de Super Robot des plus classiques mais c'est pour mieux se distinguer par son traitement du genre, à commencer par son personnage principal. En effet, Kappei Jin a beau être le principal protagoniste (Uchûta et Keiko sont très en retrait et n'ont chacun droit qu'à un seul épisode centré sur eux), il n'est que moyennement sympathique dans les premiers épisodes. Débutant comme un personnage arrogant, frimeur et irresponsable connaissant des moments d'égoïsme où il est tenté de renoncer à sa mission, il évolue progressivement vers un authentique héros, mûrissant au fil des épreuves et tragédies qu'il traverse. Et les tragédies, ce n'est pas ce qui manque dans cette série qui met en avant les conséquences des combats, aussi bien les victimes civiles que les destructions urbaines. Car quand Zambot 3 affronte un Mecha Boost, les dégâts ne se limitent pas à quelques bâtiments dont on ne parle plus ensuite, comme s'ils étaient miraculeusement reconstruits entre deux épisodes. Ici, se sont des villes entières qui sont rasées, obligeant les survivants à évacuer vers des camps de fortune ou une autre cité, en espérant qu'elle sera épargnée durant la bataille suivante (Spoiler: Elle ne l'est pas).
|
Partie 2 - Amélioration de l'image (Épisodes 10-15) |
L'image publique de la Jin Family va heureusement s'améliorer à partir du double épisode 10-11, dans lequel Bandock s'installe temporairement sur Terre. Une délégation décide d'en profiter pour rencontrer Killerza Butcher et négocier la paix avec lui ... et leur interlocuteur s'empresse de les capturer et de les utiliser comme cibles pour s'entraîner au tir à l'arc!
|
Partie 3 - Les bombes humaines (Épisodes 16-20) |
Mais ces moments de joie ne sont qu'une brève bouffée d'oxygène avant d'attaquer l'arc le plus sombre de la série, dans lequel Gaizokk met en branle le plan le plus abominable d'une carrière pourtant faste en la matière: utiliser de faux camps de réfugiés pour transformer des innocents en bombes à retardement sans qu'ils le sachent. L'épisode 17 se conclue d'ailleurs sur une scène particulièrement poignante: après avoir libéré un des camps et identifié les prisonniers transformés en bombes humaines, la Jin Family constate qu'il est impossible de les désamorcer et les malheureux n'ont pas d'autre solution que de se regrouper dans un endroit isolé afin que leur mort fasse le moins de victimes possibles.
|
Partie 4 - Amère victoire (Épisodes 21-23) |
Parmi les rescapés figurent Shingo et Michi qui, bien qu'emprisonnés à bord de Bandock pour y subir la terrible transformation, parviennent à s'enfuir avec plusieurs compagnons d'infortune. Leur captivité aura d'ailleurs permis à Shingo de découvrir l'existence du vrai leader de Gaizokk et d'étudier leur base de l'intérieur, fournissant ainsi à la Jin Family des informations leur permettant de lancer King Biar à l'assaut de la forteresse volante pour une ultime bataille dans l'espace.
Ce combat final ne se fera hélas pas sans de lourds pertes et chacun des trois épisodes est marqué par le sacrifice héroïque d'un des composants de King Biar avec son équipage. Uchûta, Keiko et Chiyonishiki périssent également au combat, laissant Kappei et Zambo Ace seuls face au leader de Gaizokk qui se révèle être un ordinateur dont l'objectif est ... de maintenir la paix dans l'univers en détruisant toutes les planètes potentiellement belliqueuses!
Sa noirceur n'est cependant pas la seule cause du rejet initial de la série, car elle souffrait également de nombreux problèmes de graphisme et d'animation. Il faut dire que Sunrise était alors un studio encore jeune qui ne disposait que d'une équipe réduite et, chose impensable aujourd'hui, n'avait aucun directeur d'animation, nous faisant assister à un festival de dessins bâclés, d'animations minimalistes (Dans certains cas, on se contente de déplacer la caméra sur un dessin fixe) et de faux raccords.
|
Bilan : |
Concept = 4 / 5
Derrière une formule classique de robot géant protégeant la Terre d'une invasion extraterrestre, Zambot 3 innove en insistant sur les conséquences des combats sur les populations civiles et en nous montrant comment celles-ci réagiraient réellement en pareille situation.
Scénario (Intrigue globale) = 4 / 5 La série raconte de manière fluide et cohérente l'évolution du personnage de Kappei Jin et des relations de la Jin Family avec l'opinion publique. Les deux derniers arcs, particulièrement riches en morts de personnages récurrents et semi-récurrents, sont particulièrement poignants.
Scénario (Épisodes) ≈ 4,3 / 5 Se concentrant autant, sinon plus, sur les conséquences des combats que sur les combats eux-mêmes, les épisodes sont très réussis dans l'ensemble. (Voir la section épisodes pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Héros = 4 / 5 Débutant comme un protagoniste peu sympathique mais dont la personnalité frimeuse et irresponsable est cohérente avec son âge, Kappei Jin mûrit et évolue au fil des tragédies qu'il traverse pour devenir un véritable héros.
Autre(s) pilote(s) = 1,5 / 5 À trop se concentrer sur Kappei Jin, les scénaristes négligent ses équipiers, Uchûta Kamie et Keiko Kamikita, qui sont peu développés et n'ont chacun droit qu'à un seul épisode qui leur est consacré (Et encore, celui sur Uchûta est surtout centré sur sa famille).
Tenue(s) de pilotage = 3,5 / 5 Les auteurs arrivent à doter les héros de tenues de pilotage que leur côté uniforme n'empêche pas d'avoir chacune ses propres couleurs et personnalité.
Allié(s) ≈ 2,3 / 5 La Jin Family comporte beaucoup trop de personnage et la série préfère se focaliser sur Heizaemon Kamikita et la famille Jin, au point de négliger les Kamie et les Kamikita, Kiiro Kamie et Yumiko Kamikita étant particulièrement effacées. Quant à Chiyonishiki, pourquoi évoquer brièvement sa nature de robot si c'est pour ne plus du tout en parler ensuite?
Personnage(s) régulier(s) ≈ 2,8 / 5 Là-encore, le nombre trop élevé de personnages récurrents et semi-récurrents nuit à leur développement, Aki et Michi sont attachantes et Shingo Kôzuki est le meilleur personnage de la série, voyou au grand cœur débutant comme un deutéragoniste hostile aux héros pour des raisons compréhensibles avant de devenir un allié précieux luttant vaillamment contre l'envahisseur. Ses équipiers ne sont malheureusement pas aussi chanceux: Hamamoto se distingue par sa mort poignante et Kenta Iwamoto par son rôle actif dans le troisième acte, mais Hayashi et Yamada sont quasi-inexistants, les auteurs ne prenant même pas la peine d'expliciter le sort final du deuxième.
Personnages secondaires = 3,7 / 5 Même si on croise quelques personnages oubliables durant le premier arc, la série compense largement avec les nombreux civils victimes de la guerre opposant la Terre à Gaizokk et devant apprendre à faire confiance à la Jin Family.
Ennemi(s) récurrent(s) ≈ 2,1 / 5 Les antagonistes aussi pâtissent du trop grand nombre de personnage. Si Killerza Butcher se distingue en étant aussi burlesque que sadique et menaçant tandis que son véritable leader est mémorable pour la logique absurde de ses motivations malgré un temps de présence moindre, Gizzer, Buleter et Zbder sont des généraux interchangeables et pas gâtés par leurs designs ridicules et les soldats sont transparents. (Les moyennes sont arrondies aux décimales les plus proches.)
Monstres de la semaine ≈ 3,7 / 5 Même si leur aspect robotique n'est pas toujours évident, les Mecha Boosts bénéficient de designs élaborés et d'un riche arsenal. (Les moyennes sont arrondies aux décimales les plus proches.)
Robot(s) = 3 / 5 Zambo Ace et Zambot 3 ont des designs corrects mais on sent l'influence de Combattler V pour le deuxième, aussi bien pour les couleurs que l'aspect général. (Les moyennes sont arrondies aux décimales les plus proches.)
Véhicule(s) ≈ 3,6 / 5 Si Zambird est plutôt réussi, Zambase et surtout Zambull souffrent de designs improbables rappelant les véhicules de Combattler V. King Biar est magnifique, tout comme ses composants, à l'exception du fort moche Biar II. Mais c'est surtout Gaizokk qui tire son épingle du jeu avec les splendides Bandock et Snasauzer. (Les moyennes sont arrondies aux décimales les plus proches.)
Séquence(s) de démarrage ≈ 2,2 / 5 Zambird est le seul à bénéficier d'une séquence élaborée pour son décollage, celles de Zambase et Zambull étant réduites au strict minimum (Sans parler du faux raccord avec le sas du deuxième dont l'aspect est différent selon qu'il décolle ou retourne à la base).
Arme(s) ≈ 3,4 / 5 Zambo Ace et Zambot 3 bénéficient d'un arsenal riche et efficace. On apprécie le fonctionnement réaliste du Zambo Magnum et le concept "3 armes en une" du Zambot Grap / Zambot Cutter / Zambot Blow, bien qu'il implique des transformations improbables. (Voir la section armes pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Base(s) ≈ 4,1 / 5 Biar I, King Biar et Bandock bénéficient d'excellents designs. (La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Combats = 3,5 / 5 Bien qu'ils souffrent des soucis de dessin et d'animation que nous évoquerons plus bas, ils sont assez efficaces et obligent souvent nos jeunes héros à faire preuve d'inventivité et de stratégie pour vaincre leurs adversaires.
Dessins et animation = 1 / 5 C'est dans ce domaine que la série, handicapée par une équipe réduite et l'absence de directeurs d'animation, pêche le plus avec des dessins et une animation souvent bâclés et de nombreux faux raccords.
Musiques = 4 / 5 Takeo Watanabe et Yûshi Matsuyama signent de très bonnes compositions.
Génériques ≈ 3,8 / 5 Accompagné du dynamique Ike ! Zambot 3 (行け ! ザンボット 3) = Va, Zambot 3! de Hori Kôichirô (堀 光一路), le générique de début nous présente le robot-titre, ses armes, ses pilotes et les trois véhicules qui le composent (Avec la bonne idée de suggérer leur composition en superposant leurs images avant de les remplacer par Zambot 3). En revanche, on ne fait qu'entrapercevoir Zambo Ace et, la Jin Family utilisant une base flottante et non sous-marine, on comprend mal les allusions aux fonds marins, aussi bien dans les paroles que dans les images. (Paroles = 3 / 5, Musique = 4 / 5, Images = 3 / 5, Moyenne ≈ 3,3 / 5)
Accompagné de Uchû no Hoshi yo Eien ni (宇宙 の 星 よ 永遠 に) = Éternellement, Ô Étoile dans l'Univers du même interprète, chanson mélancolique évoquant les adieux des Biariens à leur planète natale, mais aussi ceux des héros se sacrifiant dans le dernier arc à la Terre (Dans la langue japonaise, le mot "étoile" est souvent employé pour désigner une planète), le générique de fin consiste en un travelling vertical sur une image de la Jin Family, en compagnie de Shingo Kôzuki, Aki et Michi, regardant le ciel étoilé où une étoile en particulier brille plus que les autres. (Paroles = 5 / 5, Musique = 4 / 5, Images = 4 / 5, Moyenne = 4,3 / 5)
|
Note finale = 12,9 / 20 |