FICHE TECHNIQUE |
Année : 1995
Pays : États-Unis + Angleterre Catégorie(s) : Anthologie, Horreur, Humour, Policier. Genre : Humour noir anglais Acheter la série : La saison est inédite en France mais disponible dans l'édition DVD US (Amazon, Ebay) qui est zone free et sous-titrée en Anglais malgré l'absence de VF. |
SÉRIE |
L'ultime saison de l'anthologie horrifique Tales from the Crypt est marquée par une délocalisation puisque la production - et le narrateur - quittent les États-Unis pour s'installer au Royaume Uni. Une sorte de retour aux sources puisque les premières adaptations officielles des célèbres comics EC étaient des films à sketchs britanniques. Ce passage à l'humour noir anglais constitue-t-il le clou de la série, ou bien est-ce le dernier clou dans son cercueil?
Mais d'autres changements sont sous-exploités. Ainsi, faire du protagoniste d'About Face un hypocrite aurait pu permettre un bon parallèle avec sa fille, chacun ayant deux visages au sens figuré pour l'un et littéral pour l'autre, mais le scénario n'en profite pas. Pire: il abandonne l'intéressant questionnement philosophique du récit d'origine où la fille au visage monstrueux, à force d'être rejetée par ceux qui s'attendent à ce qu'une personne aussi laide soit forcément mauvaise, en venait à haïr la terre entière et à se comporter effectivement en monstre. Mais le reste du temps, ça donne de plus ou moins gros ratages. Ainsi, si Confession constitue une prenante guerre psychologique entre le suspect et le policier qui veut le pousser aux aveux, la chute n'est pas à la hauteur: les "preuves" de sa culpabilité sont facilement démontables et, alors que l'assassin du récit d'origine commettait un crime parfait, celui de l'adaptation est un tueur en série dont on se doute qu'il ne pourra s'empêcher de récidiver, prouvant ainsi l'innocence de son bouc émissaire. Ce n'est d'ailleurs pas le seul exemple de chute ratée, celles de Last Respect est capillotractée et celle de A Slight Case of Murder implique un stratagème reposant sur trop d'éléments aléatoires pour être plausible (Quand bien même son instigatrice admet que tout ne s'est pas exactement passé comme prévu).
Enfin, l'ultime épisode, The Third Pig, constitue un cas très particulier car il s'agit d'une version trash des Trois Petits Cochons à la sauce Frankeinstein sous forme de dessin-animé. Bien qu'il s'agisse d'une histoire originale et non d'une adaptation, il n'en rend pas moins hommage aux publications d'EC, autant aux détournements de contes sous la forme des Grim Fairy Tales de leurs anthologies horrifiques qu'aux parodies du mythique Mad. |
BILAN |
Concept = 3 / 5 Les épisodes sont de moins en moins fidèles aux récits qu'ils prétendent adapter, au point que les auteurs auraient mieux fait de les vendre comme des histoires 100% originales ... comme il le font pour le dernier épisode, justement! Plus grave: l'humour décalé et les chutes ironiques, deux éléments qui faisaient pourtant partie de l'ADN de la série, sont beaucoup moins présents. Histoires ≈ 2,7 / 5 Le manque de fidélité aux récits d'origine ne serait pas un problème si les bons épisodes ne côtoyaient pas les nullissimes dans cette saison particulièrement inégale. (Voir la section Épisodes pour plus de détails.) Humour = 3 / 5 Pourtant une marque de fabrique de la série, l'humour est beaucoup moins présent que dans les saisons précédentes et pas toujours réussi. Narrateur = 5 / 5 Malgré la baisse de qualité de la série, son macabre narrateur reste au top. Personnages = 2,6 / 5 Les épisodes mauvais ou médiocres ne sont pas sauvés par leurs personnages qui alternent entre antipathiques, cons et illogiques quand ils ne sont pas les trois à la fois. Casting = 3,5 / 5 À deux-trois exceptions près, on est déçu de ne pas retrouver l'aréopage d'acteurs connus qui caractérisait les saisons précédentes. La plupart sont cependant de bons comédiens, même s'ils ne peuvent évidemment rien pour compenser la mauvaise écriture de certains personnages. Monstres = 1 / 5 À l'exception des transformations finales de Ford et de Glynn Fennell, les maquillages sont pathétiques et à peine dignes d'une fête de l'école! Décors = 4 / 5 Malgré de très rares moments où on sent les limites du budget, cette saison nous offre des décors variés qui renforcent l'atmosphère des épisodes. Effets spéciaux = 1 / 5 Outre les maquillages calamiteux déjà évoqués, cette saison est particulièrement pauvre en effets gores. Couvertures ≈ 1,8 / 5 Même si la plupart n'auraient pas détonné parmi celles des comics EC des années 50, l'illustrateur Mike Vosburg est en chute libre et nous livre un florilège de couvertures impersonnelles parmi lesquelles surnagent quelques rares pépites. (Voir la section Couvertures pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.) Musiques = 5 / 5 En ce qui concerne les musiques d'ambiance, la série aura été un sans-faute du début à la fin. Générique(s) ≈ 4,6 / 5 Accompagné de l'excellent thème de Danny Elfman, le générique de début, filmé en caméra subjective, nous guide à travers une vieille demeure abandonnée jusqu'à un passage secret menant à une crypte et à un cercueil dont un Crypt-Keeper ricanant jaillit tel un diable de sa boîte tandis qu'un liquide verdâtre coule sur l'écran pour faire apparaître le titre. Un petit reproche (qui tient du pinaillage car je me doute qu'ils n'allaient pas refaire le générique pour cette unique saison): le manoir devrait être différent puisque le Crypt-Keeper est censé avoir déménagé en Angleterre. (Thème = 5 / 5, Images = 4,5 / 5, Moyenne ≈ 4,8 / 5) Fort logiquement, le générique de fin nous fait faire le chemin inverse mais - je vais faire mon pinailleur - la caméra subjective donne l'impression qu'on quitte la maison ... à reculon. Évidemment, ma remarque sur le générique de début vaut aussi pour celui de fin. (Thème = 5 / 5, Images = 3,5 / 5, Moyenne ≈ 4,3 / 5) (La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.) |
NOTE FINALE ≈ 12,4 / 20 |