FICHE TECHNIQUE



Année : 1995
Pays : États-Unis + Angleterre
Catégorie(s) : Anthologie, Horreur, Humour, Policier.
Genre : Humour noir anglais

Acheter la série : La saison est inédite en France mais disponible dans l'édition DVD US (Amazon, Ebay) qui est zone free et sous-titrée en Anglais malgré l'absence de VF.


SÉRIE


L'ultime saison de l'anthologie horrifique Tales from the Crypt est marquée par une délocalisation puisque la production - et le narrateur - quittent les États-Unis pour s'installer au Royaume Uni. Une sorte de retour aux sources puisque les premières adaptations officielles des célèbres comics EC étaient des films à sketchs britanniques. Ce passage à l'humour noir anglais constitue-t-il le clou de la série, ou bien est-ce le dernier clou dans son cercueil?


Je te file trois secondes - tu entends, exactement trois secondes - pour m'effacer ce putain de sourire de ta gueule de con ou je te fais gicler les yeux des orb ... Ah, merde, déjà fait!


Ses honoraires coûtent les yeux de la tête.

Déjà, le casting étant forcément à majorité britannique, ceux qui ne sont pas familiers avec les productions de la perfide Albion seront déçus de ne pas croiser autant de visages connus que dans les saisons précédentes, malgré quelques exceptions notables comme Bob Hoskins devant et derrière la caméra du premier épisode, ou un jeune Daniel Craig dans le plus mauvais épisode de toute la série.


Une série où on ne fait pas de vieux os.


Mais gardons la tête froide.


Mon conseil: restons zen.


Voilà ce qu'on en pense, de ton conseil.


Shocking!

Car, hélas! l'écriture, qui était un gros point fort de TFTC, a considérablement baissé en qualité. Déjà, la diminution de la fidélité aux comics que la série prétend adapter, déjà observée dans les précédentes saisons, atteint ici des sommets: seulement quatre des 13 épisodes reprennent les récits d'origine avec quelques modifications, parfois bienvenues: la chute de Ear Today ... Gone Tomorrow est bien plus originale que celle du comics qui transformait le héros en vampire, tandis que le protagoniste de The Kidnapper devient l'instigateur dudit kidnapping afin que son sort final soit mérité.


Prise de bec en vue.

Mais d'autres changements sont sous-exploités. Ainsi, faire du protagoniste d'About Face un hypocrite aurait pu permettre un bon parallèle avec sa fille, chacun ayant deux visages au sens figuré pour l'un et littéral pour l'autre, mais le scénario n'en profite pas. Pire: il abandonne l'intéressant questionnement philosophique du récit d'origine où la fille au visage monstrueux, à force d'être rejetée par ceux qui s'attendent à ce qu'une personne aussi laide soit forcément mauvaise, en venait à haïr la terre entière et à se comporter effectivement en monstre.


Circonstance aggravante: alors que le personnage était effectivement monstrueux dans le comics (illustré par Graham Ingels, ceci explique cela), elle souffre ici de simples problèmes dermatologiques.


Et ne parlons pas de ce champ-contrechamp incompatible avec la révélation finale qu'il s'agit d'une même personne avec un visage de chaque côté de la tête.


Est-ce qu'on pourrait éviter la blague du "attention, chérie, ça va couper" pour cette saison?

D'autres épisodes se contentent de reprendre un ou deux éléments du récit d'origine (La fausse séance de spiritisme de Fatal Caper, l'évasion dans un cercueil d'Escape (La présence et l'utilisation dudit cercueil sont d'ailleurs horriblement forcées), l'action située dans un hôtel pour Horror in the Night, le triangle amoureux et le couple de morts vivants de Cold War, l'agence publicitaire de Smoke Wrings, les policiers s'acharnant à obtenir les aveux d'un innocent dans Confession) et de raconter une toute autre histoire avec. Parfois, ça fonctionne: Fatal Caper n'a rien à envier aux épisodes des premières saisons, Cold War est hilarant et Horror in the Night bénéficie d'une atmosphère angoissante à défaut d'être original.


Z'êtes sûrs que c'est pas l'hôtel Overlook?


Le personnel est à l'avenant.

Mais le reste du temps, ça donne de plus ou moins gros ratages. Ainsi, si Confession constitue une prenante guerre psychologique entre le suspect et le policier qui veut le pousser aux aveux, la chute n'est pas à la hauteur: les "preuves" de sa culpabilité sont facilement démontables et, alors que l'assassin du récit d'origine commettait un crime parfait, celui de l'adaptation est un tueur en série dont on se doute qu'il ne pourra s'empêcher de récidiver, prouvant ainsi l'innocence de son bouc émissaire. Ce n'est d'ailleurs pas le seul exemple de chute ratée, celles de Last Respect est capillotractée et celle de A Slight Case of Murder implique un stratagème reposant sur trop d'éléments aléatoires pour être plausible (Quand bien même son instigatrice admet que tout ne s'est pas exactement passé comme prévu).


La série connaît ses classiques.


Et en invente de nouveaux.


Est-ce une coïncidence si cette écrivaine de romans policiers est incarnée par Francesca Annis, interprète de l'héroïne d'Agatha Christie Tuppence Beresford dans la série Partners in Crime?


C'est quoi, ta série d'horreur préférée?


Mieux vaut enterrer l'affaire.


Dans l'ensemble, tout s'est passé selon le keikaku.

Mais les deux pires épisodes de cette saison (et même de la série entière) sont Report from the Graves et Smoke Wrings avec leurs scénarii catastrophiques et leurs personnages antipathiques de stupidité. Mais est-ce vraiment étonnant quand le premier est écrit et réalisé par le responsable d'un sous-Alien, tandis que le second constitue l'unique scénario d'une femme qui était scripte sur la série? D'ailleurs, maintenant que j'y pense, où est la fumée dans Smoke Wrings?


Et non, situer certaines scènes dans une pièce envahie de fumée ne compte pas, bande de fumistes!


- Soit cet appareil est défectueux, soit mon cerveau est cliniquement mort.
- Réponse B.


Grrr, agrogro, méchant!

Et ne me dites pas qu'ils ne pouvaient pas changer le titre, car deux épisodes portent justement les titres d'autres récits que ceux qu'ils adaptent. Ça peut se comprendre pour Ear Today ... Gone Tomorrow dont le titre original (Bats in My Belfry!) ne fonctionne plus si on remplace la chauve-souris par un hibou. Mais c'est beaucoup moins compréhensible pour Last Respects qui est en fait une adaptation de Wish You Were Here. Est-ce pour des questions de droits parce que cette histoire avait déjà été adaptée dans un des deux films à sketchs des années 70, comme c'était déjà le cas pour Revenge Is the Nuts dans la saison précédente?


Câââlin!

Enfin, l'ultime épisode, The Third Pig, constitue un cas très particulier car il s'agit d'une version trash des Trois Petits Cochons à la sauce Frankeinstein sous forme de dessin-animé. Bien qu'il s'agisse d'une histoire originale et non d'une adaptation, il n'en rend pas moins hommage aux publications d'EC, autant aux détournements de contes sous la forme des Grim Fairy Tales de leurs anthologies horrifiques qu'aux parodies du mythique Mad.


Un double meurtre de Toons?


Heureusement, Eddie Valiant est sur l'affaire.


Et si ça ne suffit pas, on fera appel à Benoît Blanc.


En attendant, moi, j'ai une bergère à croquer.



BILAN


Concept = 3 / 5
Les épisodes sont de moins en moins fidèles aux récits qu'ils prétendent adapter, au point que les auteurs auraient mieux fait de les vendre comme des histoires 100% originales ... comme il le font pour le dernier épisode, justement! Plus grave: l'humour décalé et les chutes ironiques, deux éléments qui faisaient pourtant partie de l'ADN de la série, sont beaucoup moins présents.


Histoires ≈ 2,7 / 5
Le manque de fidélité aux récits d'origine ne serait pas un problème si les bons épisodes ne côtoyaient pas les nullissimes dans cette saison particulièrement inégale. (Voir la section Épisodes pour plus de détails.)


Humour = 3 / 5
Pourtant une marque de fabrique de la série, l'humour est beaucoup moins présent que dans les saisons précédentes et pas toujours réussi.


Narrateur = 5 / 5
Malgré la baisse de qualité de la série, son macabre narrateur reste au top.


Personnages = 2,6 / 5
Les épisodes mauvais ou médiocres ne sont pas sauvés par leurs personnages qui alternent entre antipathiques, cons et illogiques quand ils ne sont pas les trois à la fois.


Casting = 3,5 / 5
À deux-trois exceptions près, on est déçu de ne pas retrouver l'aréopage d'acteurs connus qui caractérisait les saisons précédentes. La plupart sont cependant de bons comédiens, même s'ils ne peuvent évidemment rien pour compenser la mauvaise écriture de certains personnages.


Monstres = 1 / 5
À l'exception des transformations finales de Ford et de Glynn Fennell, les maquillages sont pathétiques et à peine dignes d'une fête de l'école!


Décors = 4 / 5
Malgré de très rares moments où on sent les limites du budget, cette saison nous offre des décors variés qui renforcent l'atmosphère des épisodes.


Effets spéciaux = 1 / 5
Outre les maquillages calamiteux déjà évoqués, cette saison est particulièrement pauvre en effets gores.


Couvertures ≈ 1,8 / 5
Même si la plupart n'auraient pas détonné parmi celles des comics EC des années 50, l'illustrateur Mike Vosburg est en chute libre et nous livre un florilège de couvertures impersonnelles parmi lesquelles surnagent quelques rares pépites. (Voir la section Couvertures pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)


Musiques = 5 / 5
En ce qui concerne les musiques d'ambiance, la série aura été un sans-faute du début à la fin.


Générique(s) ≈ 4,6 / 5
Accompagné de l'excellent thème de Danny Elfman, le générique de début, filmé en caméra subjective, nous guide à travers une vieille demeure abandonnée jusqu'à un passage secret menant à une crypte et à un cercueil dont un Crypt-Keeper ricanant jaillit tel un diable de sa boîte tandis qu'un liquide verdâtre coule sur l'écran pour faire apparaître le titre. Un petit reproche (qui tient du pinaillage car je me doute qu'ils n'allaient pas refaire le générique pour cette unique saison): le manoir devrait être différent puisque le Crypt-Keeper est censé avoir déménagé en Angleterre. (Thème = 5 / 5, Images = 4,5 / 5, Moyenne ≈ 4,8 / 5)


Fort logiquement, le générique de fin nous fait faire le chemin inverse mais - je vais faire mon pinailleur - la caméra subjective donne l'impression qu'on quitte la maison ... à reculon. Évidemment, ma remarque sur le générique de début vaut aussi pour celui de fin. (Thème = 5 / 5, Images = 3,5 / 5, Moyenne ≈ 4,3 / 5) (La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)



NOTE FINALE ≈ 12,4 / 20

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